Le syndicat est ressorti mardi «satisfait» d’une rencontre avec la première ministre, après plusieurs semaines de manifestations organisées un peu partout en France.
Le puissant syndicat agricole FNSEA est ressorti mardi «satisfait» d’une rencontre avec la première ministre, assurant avoir obtenu l’abandon de la hausse de taxes destinées à limiter l’usage des pesticides et les prélèvements d’eau et devant notamment servir à financer les agences de l’eau. Cet entretien intervenait après plusieurs semaines de manifestations organisées un peu partout en France à l’appel du syndicat des Jeunes Agriculteurs et de la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles (FNSEA), sous le slogan «On marche sur la tête».
La grogne porte sur divers sujets allant des mesures sur les pesticides aux accords européens de libre-échange en cours de négociation en passant par le refus de Bruxelles de prolonger en 2024 la dérogation permettant de mettre en culture les terres en jachère. Le président de la FNSEA, Arnaud Rousseau, s’est félicité d’avoir obtenu gain de cause sur une «revendication majeure» : le renoncement à la hausse de la redevance pour pollution diffuse (RPD), percue sur les ventes de pesticides, ainsi que celle de la redevance pour prélèvement sur la ressource en eau pour l’irrigation.
Ces dispositions, prévues dans le projet de loi de finances 2024, devaient permettre de lever respectivement 37 millions et 10 millions d’euros supplémentaires pour abonder notamment les financements des agences de l’eau, qui participent à la gestion de la qualité et de la quantité d’eau sur un territoire. «Nous sommes pour notre part engagés à nous mettre au travail pour construire des trajectoires supportables» pour la hausse de ces taxes dans les prochaines années, a souligné Arnaud Rousseau, mardi soir, devant la presse, à l’issue de la rencontre avec Élisabeth Borne, où était aussi présent le ministre de l’Agriculture, Marc Fesneau.
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Des annonces courant décembre
«On sort de ce rendez-vous satisfaits, parce que nous avons été entendus», a-t-il affirmé. «On a eu une écoute attentive de la première ministre qui nous a posé beaucoup de questions pour comprendre ce qu’était le décalage grandissant entre les propos publics, les sommes engagées et le ressenti sur le terrain», a ajouté le responsable. Également présent au rendez-vous, le président des Jeunes agriculteurs, Arnaud Gaillot, a salué des avancées sur l’élaboration du «pacte» et du «projet de loi d’orientation et d’avenir» pour l’agriculture.
Une concertation a été lancée en 2022 sur ces textes visant à refonder l’agriculture française, pour assurer à la fois la transmission des exploitations, l’installation de jeunes agriculteurs et la transition environnementale d’un secteur qui doit continuer à produire l’alimentation du pays tout en réduisant ses émissions de CO2. Le calendrier a été plusieurs fois repoussé. De nombreux points sont encore en discussion, notamment sur les mesures d’accompagnement, a indiqué Arnaud Gaillot. D’après les discussions à Matignon mardi, les annonces sur le Pacte, par la première Ministre, devraient être faites «courant décembre», a-t-il indiqué. Sur la Loi d’orientation agricole, il n’a pas encore été décidé si ce serait avant ou après le Salon de l’agriculture, prévu du 24 février au 3 mars. Mais «d’ici la fin de l’année, on veut que la loi soit clairement marquée au calendrier parlementaire avec une date précise», a-t-il ajouté.
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