Maire de Codolet, Sébastien Bayart estime que sa commune est devenue un village dortoir. Pratiquement 100% des terres de la commune se trouvent aujourd’hui dans une zone rouge dite PPRI, Plan de prévention risque inondation.
Cette personne avait acheté un terrain à Codolet. Elle attendait de prendre sa retraite dans les deux à trois ans qui allaient suivre pour faire sa maison. Et puis il est arrivé les inondations de 2002, lesquelles s’étaient reproduites en 2003. Son terrain était constructible à l’achat. Il est ensuite passé non constructible dans le cadre du plan de prévention risque inondations. Comme le dit le maire de Codolet, Sébastien Bayart, « il ne vaut plus rien ». Il est devenu une terre gelée comme bien d’autres parcelles déclassées dont la commune de Codolet ne sait plus quoi en faire.
L’école se dépeuple
« Il n’est plus possible de construire ne serait-ce qu’une dizaine de maisons » indique l’édile. « Par conséquent on a de plus en plus de mal à attirer des familles sur notre commune qui compte 650 habitants. On en perd tous les ans. Une classe de l’école a fermé cette année. On est malheureusement en train de constater la mort lente de l’école qui n’accueille plus. Désormais l’établissement scolaire ne compte plus que 70 enfants » déplore l’élu. L’établissement avait pourtant accueilli jusqu’à 130 élèves. L’école se dépeuple. Depuis 2014, l’établissement scolaire a perdu deux classes. « Codolet devient un village dortoir » regrette le premier magistrat du village.
« S’approcher du risque zéro »
Le maire et son conseil municipal ne baissent pour autant pas les bras. La collectivité a réhabilité deux vieilles bâtisses en y aménageant des appartements avec trois chambres pour pouvoir accueillir des familles avec enfants pour de nouveau remplir l’école. « On a fait le nécessaire pour s’approcher du risque zéro. La population est quand même beaucoup plus sereine. On aurait pu faire quelque chose de raisonnable » argumente Sébastien Bayart. La maire dit avoir fait faire des plans par un hydraulicien sur ce qu’on pourrait imaginer, comme lotissement à côté de l’école « parce que là on a la possibilité de faire 14 ou 15 maisons. On a fait des maisons sur pilotis comme à Narbonne plage. Ça n’a pas été accepté par les services de l’État. »
La commune à 100% dans le rouge
Du fait du gel de ses terres par le PPRI, Codolet a perdu un potentiel d’une quarantaine de maisons soit environ 160 habitants. « On a 100% de la commune aujourd’hui qui est dans une zone rouge », ajoute l’élu. Même les terres qui se trouvent à l’intérieur des digues ne sont pas classées en constructible.
« Zéro perspective »
À l’ouest du village, il y a sept ou huit terrains dont un qui n’a pas été construit avant les inondations. Sébastien Bayart le répète : « On a fait les digues. On a fait le nécessaire pour que les gens soient protégés. Ça coûte moins cher aux assurances ». Le village de Codolet se trouve dans un périmètre qui épouse les contours du triangle formé par le Rhône, la Cèze et la nationale de Marcoule. Les terres se trouvant dans ce delta sont à 99% inconstructibles. « Codolet c’est zéro perspective de développement économique, malheureusement! », s’exclame son maire.
Ça fait le bonheur des chevaux
Tout aussi impactée, Cyclife filiale d’EDF a acheté aux viticulteurs locaux 10 hectares de terrains devenus par la suite inconstructibles. « Une partie de ces terres soit six hectares ont été défrichés et clôturées » explique la direction de l’exploitant. Aujourd’hui ça fait le bonheur d’une association qui s’occupe des chevaux maltraités. « C’est bien pour ces animaux-là mais le terrain n’a pas été acheté pour ça » note le maire de Codolet. Cyclife a laissé les 4 autres hectares d’exploitation aux paysans.
La commune a perdu 60% de ses rentrées d’argent
Depuis 2014 j’ai perdu la moitié des taxes professionnelles qu’on appelle aujourd’hui CFE. Après il y’a les attributions de compensation. Aujourd’hui on a lâché à peu près 20% de nos AC à l’Agglo du Gard rhodanien. Et puis il faut savoir qu’à une époque, l’exploitant du site de Marcoule était Areva. Il est ensuite passé sous pavillon du CEA (Commissariat de l’énergie atomique). Celui-ci étant reconnu comme organisme de recherche il ne paie donc pas de taxe professionnelle. La collectivité a perdu 60% de ses rentrées d’argent. La digue était en travaux. On l’a payée. « La digue fait le tour du village un peu comme les remparts. Mais on n’a jamais tiré de feux d’artifices dessus », plaisante l’édile. La collectivité n’a pas d’emprunt. Au total la commune de Codolet a perdu près de 60% de ses rentrées d’argent depuis 2014. Le budget de la collectivité se chiffre à à peu près 1M€.
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