Pyrénées-Orientales : 2513 hectares de terres naturelles ou agricoles urbanisées entre 2009 et 2022

, Pyrénées-Orientales : 2513 hectares de terres naturelles ou agricoles urbanisées entre 2009 et 2022

En partenariat avec le ministère de la Transition écologique, l’Observatoire national de l’artificialisation a mis en ligne sur Internet les superficies de terres naturelles, agricoles et forestières urbanisées depuis 2009 dans chaque commune de France. Cette publication est liée au vote, en 2021, de la loi Climat et résilience, qui impose l’arrêt de toute artificialisation des sols à l’horizon 2050. 

La consommation d'espaces naturels, agricoles et forestiers dans le département depuis 2009.
La consommation d’espaces naturels, agricoles et forestiers dans le département depuis 2009. Infographie L’Indépendant – L’Indépendant

Aider les collectivités à réduire leur consommation d’espaces vierges de béton. Tel est l’objectif du site internet de l’Observatoire national de l’artificialisation, qui recense les parcelles naturelles, agricoles ou forestières urbanisées entre 2009 et 2022 sur chaque commune du territoire. Ces données, issues du croisement entre les fichiers fiscaux et la base numérique d’occupation des sols OccsolGe, sont publiées afin d’accompagner les élus dans l’application de la loi Climat et résilience. Loi qui leur impose de diminuer la consommation d’espaces de moitié par rapport à la dernière décennie entre 2021 et 2031. Pour parvenir ensuite à l’arrêt de toute artificialisation des sols à l’horizon 2050. 

Sur les Pyrénées-Orientales, les nouvelles constructions se concentrent sans surprise dans la plaine du Roussillon et sur le littoral. De 2009 à 2022, entre l’habitat, les activités économiques et les infrastructures, 2513 hectares de terres vierges ont été urbanisées dans le département. Dont près de 300 hectares rien que sur Perpignan. Autres grandes consommatrices d’espace, Ille-sur-Têt, Pia et Torreilles ont également urbanisé entre 80 et 100 hectares sur la même période.

Ille-sur-Têt : un projet de 600 logements dans la tourmente

À Ille-sur-Têt, une zone d’activités économiques (Mas Llarg) et le début d’un projet immobilier sont notamment sortis de terre depuis 2009. « Nous avons lancé un projet de zone d’aménagement concerté (Zac) de 600 logements à l’ouest de la commune, indique le maire, William Burghoffer. Nous avons fini la première tranche qui représente entre un cinquième et un quart du projet total, mais pour la deuxième tranche, ça s’annonce compliqué, notamment vu les contraintes imposées par rapport à la ressource en eau potable. Nous ne sommes pas certains de pouvoir finir cette Zac… Et après, quoi qu’il en soit, nous ne pourrons plus urbaniser, mis à part quelques constructions à la marge. Le nouveau plan de prévention du risque d’inondation classe toute la commune en zone inondable. « 

Perpignan : « Nous ne voulons plus d’étalement urbain »

Sur Perpignan, l’adjointe à l’urbanisme, Soraya Laugaro, indique que la Ville suivra les objectifs de la loi Climat et résilience en ne consommant désormais qu’environ 10 hectares par an. « Pour nous, c’est suffisant, estime-t-elle. Pour l’instant, nous perdons de la population tous les ans. Nous ne voulons plus d’étalement urbain. Nous voulons reconstruire la ville sur la ville et débloquer seulement les terrains déjà constructibles comme la Zac du Pou de les Colobres ou le secteur de la Vigneronne, à côté de Saint-Assiscle. Les surfaces urbanisables à ce jour sont conformes aux objectifs fixés par la loi. Par contre, aucune nouvelle zone agricole ou naturelle ne sera ouverte à l’urbanisation sur notre territoire. » 

Collioure : faible artificialisation et hausse des prix

De leur côté, de nombreuses communes du pays catalan éloignées des centres urbains ont consommé relativement peu d’espaces depuis 2009. Dans les zones en tension du Roussillon et de la côte, Le Barcarès, Montescot, Collioure et Cerbère ont elles aussi eu une consommation inférieure à 4 hectares lors des 14 dernières années

« Nous n’avons pas beaucoup artificialisé pour plusieurs raisons, explique le maire de Collioure Guy Llobet. Premièrement, la richesse de notre commune, c’est son paysage et son environnement. Les gens viennent à Collioure pour voir la carte postale. Par ailleurs, on retrouve chez nous toutes les protections qui existent en France. Du périmètre des monuments historiques au site classé, en passant par la zone Natura 2000 et les plans de protection contre les risques d’incendie et d’inondation. La contrepartie, c’est que comme nous évoluons dans un contexte de rareté foncière, les prix montent et les jeunes de Collioure ont du mal à s’installer. Or, nous devons quand même maintenir l’école… Je suis en train de faire 23 logements sociaux pour essayer de faire revenir une partie des jeunes qui ont dû s’expatrier. Mais c’est peut-être le dernier programme immobilier que nous pourrons faire. » Et pour cause : selon l’édile, il ne reste plus à l’heure actuelle qu’autour d’un hectare de terrain constructible à Collioure.

« L’artificialisation empiète sur les terres agricoles »

Très critique par rapport à l’artificialisation, le Collectif alternatives aux pesticides (CAP66) a finement analysé les données disponibles sur la consommation d’espaces en pays catalan. « L’artificialisation empiète sur les terres agricoles, explique l’un des porte-parole du collectif, Gérard Llorca. Par ailleurs, en aménageant des infrastructures, on perturbe le fonctionnement des écosystèmes. Sans compter qu’avec l’artificialisation, l’eau ne s’infiltre plus dans les sols. En plus d’être gênant en cas d’inondation, cela empêche également les nappes phréatiques de se recharger.« 

Le collectif a de nombreuses propositions pour accompagner le mouvement vers la fin de l’artificialisation, tout en répondant aux besoins en logements. « En plus de réhabiliter les logements vacants, il serait également souhaitable de transformer des résidences secondaires en résidences principales, notamment à la montagne et sur le littoral », propose Gérard Llorca.

Afin d’étayer son propos, le collectif organisera le 10 novembre prochain à 19 heures, avec la Confédération paysanne et la coordination Viure, une projection du film Du béton sur nos courgettes d’Arnaud Gobin et Christophe Camoirano au cinéma Castillet de Perpignan. Un documentaire qui montre les dispositions prises pour réhabiliter les jachères et endiguer le grignotage immobilier dans les Alpes-Maritimes.

Les communes vont devoir se mettre d’accord pour savoir lesquelles pourront construire

Sur la période prise en compte par la loi Climat et résilience (2011-2021), 1969 hectares d’espaces naturels, agricoles ou forestiers ont été bétonnisés dans le département. Pour être conforme aux prescriptions de la loi en question, il ne faudrait donc consommer en pays catalan que 985 hectares entre 2021 et 2031.

Sur le secteur le plus en tension, celui de la plaine du Roussillon, le Schéma de cohérence territoriale (Scot), qui fixe les objectifs en matière de consommation d’espaces, est en cours de révision. Arrêté le mois dernier, le projet de nouveau Scot devrait être soumis à enquête publique en février. Entre l’habitat et les zones d’activités économiques, il prévoit, d’ici 2038, la consommation de 818 hectares et la construction de 34 500 logements (dont 30 % en renouvellement urbain ou dans les dents creuses des zones déjà urbanisées). Le projet de schéma partage précisément ces volumes de consommation d’espaces et de réalisation de logements entre les quatre intercommunalités de son périmètre (Agglo de Perpignan, Roussillon-Conflent, Aspres et Sud-Roussillon). Si tout se passe comme prévu, les municipalités membres des communautés en question devront ensuite se mettre d’accord pour partager ces volumes entre elles. Autant dire que les négociations s’annoncent âpres. 

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