Alors que le prix de la pomme de terre a bondit d’environ 23% en un an dans les grandes surfaces, à Craponne-sur-Arzon dans la Loire, on continuera toujours d’en acheter. La « Trifola » (pomme de terre en patois altiligérien), c’est la star de la commune.
Fête de la Trifola et Confrérie de la râpée
Jusque dans les années 1960, Craponne-sur-Arzon était considéré comme la capitale de la pomme de terre… Une production qui s’est un peu perdue avec la mécanisation et la production de masse, mais que la Confrérie de la Râpée tâche de remettre au goût du jour : « Le pays de Craponne a voulu relancer la pomme de terre en 2002, pour justement refaire renaître ce produit et le faire connaître au delà de ses frontière« , explique Claude Chapon, président de la fête de la Trifola et membre de la confrérie.
Et ce que l’on peut dire, c’est que la pomme de terre ne connaît pas la crise à Craponne-sur-Arzon : lors de la dernière fête, le 29 octobre 2023, il s’en est écoulé 40 tonnes… Soit un chiffre similaire aux années précédentes.
Un succès dû, pour Claude Chapon, aux multiples possibilités pour cuisiner ce produit. Mais ici, en Haute-Loire, on le mange sous forme de râpée, une galette de pomme de terre mélangé à des œufs. « Les gens continuent de cuisiner de la râpée lorsqu’ils reçoivent, les mamies font de la râpée à leur petits-enfants« , énumère le président de la fête de la pomme de terre.
Sécheresse et prix en hausse
Seule ombre au tableau, l’inflation et la sécheresse de cet été. A cause de ces deux facteurs, le rendement a été moins bon, et les prix sont donc en hausse. « Cette année, on fait le kilo de pomme de terre à 0,90 euros« , détaille Alain Roux, producteur, et trésorier de la coopérative du Haut-Velay.
Les sept producteurs de pommes de terre du coin se sont associés en coopérative pour produire à la fois des pommes de terre de consommation (30%) et de semence (70%). Mais cette année, ils doivent composer avec 240 tonnes en moins.
« Ça va partir vite. D’ici un mois, on aura tout vendu« , prédit Alain Roux. Car malgré la hausse, les consommateurs continuent de venir acheter… voire même pour certains, viennent pour la première fois, car les prix ont aussi augmenté en supermarché.
Résultat : les pommes de terre produites à Craponne-sur-Arzon sont tout aussi chères que celles des grandes surfaces « et de meilleure qualité« , assure Alain Roux.
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