Châtillon-sur-Seine Labours : le Doubien Pierre Cuenot qualifié pour la finale nationale

« Le Côte d’Orien que je suis vous autorise, exceptionnellement, avec votre comté, à boire un verre de… vin jaune. » Il a eu le nez fin le speaker de ces Terres de Jade, organisées à proximité du lycée agricole de La Barotte, à Châtillon-sur-Seine (21). En labour en planche, c’est un Doubien, coutumier des podiums, qui représentera la Bourgogne Franche-Comté le week-end prochain à Cambrai pour les Terres de Jim.

« C’était très serré »

« Les conditions de labour étaient difficiles aujourd’hui, il ne fallait rien laisser passer », confiait, à peine descendu des marches, celui qui a déjà participé à trois finales nationales en labour à plat. Et vient d’exceller dans l’autre catégorie, en planche. « Je suis devant, je pense, grâce à ma technique. Mais c’était très serré. » Ces deux copains agriculteurs du canton de Baume-les-Dames figurent aussi sur les podiums du jour. Tout comme le Haut-Saônois Loïc Muhlmatter, qui termine sans démériter juste derrière Pierre Cuenot. Seuls les premiers des deux épreuves obtenant l’autorisation de fouler les terres à pomme de terre du Nord.

« À deux kilomètres de chez moi »

Sixième dans sa catégorie, Mathieu Rognon a vécu l’instant avec enthousiasme et philosophie. « On a le droit à cinq cartouches, à cinq participations. En voilà déjà une de tirée. » Il venait avant tout pour « emmagasiner de l’expérience ». Et se faire un cadeau d’anniversaire, ce dimanche, jour de ses 18 ans, pour ses premières Terres de Jade. Car il pense déjà à 2024. Aux Terres de Jim. Qui réuniront, dans le Doubs, à Mamirolle précisément, la crème des laboureurs de l’Hexagone. « Ça se déroulera à deux kilomètres de chez moi. »

Le roi incontesté du jour venait de Saône-et-Loire. Stéphane Deroche, déjà champion de France en planche et à plat. Il n’a pas tremblé et a mis une valise aux autres concurrents. Le jury, présidé par le Creusois Michaël Braime, a été unanime.

Dans les traces du père

Le Haut-Saônois Émile Brice s’est heurté à un roc. Il reviendra, c’est certain, car il marche dans les traces de son père, spectateur attentif et passionné. « On élève des vaches laitières à La Montagne et on cultive dix hectares de maïs. » Qui servent de terrain d’entraînement au jeune agriculteur de 20 ans dans les veines duquel coule du sang de laboureur. « Mon père, Jean-Marie, a fait quatre finales régionales, en a gagné trois et a fini une fois deuxième. Plus trois finales nationales et deux finales européennes. » La barre est haute, mais cette jeune génération aime relever les défis. Elle l’a démontré ce dimanche avec cette magnifique organisation. La relève sait tracer des sillons et la voie de l’agriculture de demain.