Les Terres animales: après la destruction, continuer à vivre

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« Dans trois semaines, ces arbres seront magnifiques, débourrés d’un vert déjà strident ou encore tendre. Partout le renouveau. Partout un motif d’espoir. Pas ici. » Pourtant, malgré l’horreur, ils ont choisi de rester. Un petit pan de la population, pas grand-monde. Difficile d’abandonner la seule maison qu’on a connu, les chemins foulés tant de fois, les paysages qui abritent nos souvenirs.

La zone est large, oui, mais en prenant la décision de ne pas la quitter, ils n’avaient pas imaginé tout ce qui allait être mis en place pour empêcher quiconque de s’en échapper une fois les grilles électrifiées installées. Ce coin de désastre est gardé, surveillé. « Par des hommes, et des drones qui nous survolent sans répit et collectent chaque jour l’intégralité de nos faits et gestes. »

La terre, l’air et l’eau – tout est irradié. La nature subsiste, dissimulant les doses de radiations qui la traversent. Alors voilà, quelques personnes résistent, s’accrochent. Parmi elles, un petit groupe de cinq amis : Marc, Alessandro, Lorna, Sarah et Fred. Deux couples, et ce célibataire à la force tranquille qui les accompagne.

Cinq êtres qui s’organisent ensemble, avec assez de provisions, de médicaments et d’énergie pour tenir trois ans. Voilà leur objectif. Avant que les maladies n’émergent, avant que la douleur ne les terrasse, ils se donnent ces trois années pour vivre à leur rythme – avec « la quasi-certitude de finir nos jours plus tôt que la moyenne […] contre des vacances perpétuelles ».

Ils ont fouillé les maisons abandonnées pour réorganiser et aménager les leurs ; leur réserve de nourriture se compose d’aliments en conserves, certains périmés – mais aucune raison de faire les difficiles alors que leur corps est certainement en train de pourrir de l’intérieur.

Malgré les combinaisons, malgré les masques, malgré les précautions et le nettoyage assidu après chaque sortie ; ils savent pertinemment que leur temps est compté. « Une vie empesée à jamais, avec ses précautions, les compteurs Geiger qu’on promène inlassablement, un attirail qu’on aimerait jeter au diable, sans que personne s’y risque. » Et c’est justement cette limite établie, ces fameux trois ans, qui leur permet d’exister aussi pleinement que possible. 

Le soir, ils se retrouvent autour d’un repas, parfois osent ouvrir une bouteille de vin ; ils discutent, chantent, rient. La vie, finalement, peut être très douce dans l’enfer des radiations. Il est évident, d’ailleurs, qu’ils se contentent facilement de cette existence à la marge, loin du reste de la population, avec ce confort limité qui est le leur depuis peu. En soi, rien ne pourrait justifier un changement d’avis chez l’un ou l’une d’entre eux. 

Jusqu’à ce nouvel accident : Sarah est enceinte. Une nouvelle qui chamboule l’équilibre établi. Cette future naissance, ce bébé en route… est vécu comme une disruption porteuse d’espoir. Or, élever un enfant dans cet environnement est-il seulement envisageable ? Pour Sarah, il n’y a aucun doute : rester ici, chez eux, est la seule option. Mais pour les quatre autres, la conclusion est tout autre. Inconcevable, l’idée d’élever un enfant dans un tel endroit. De quoi enfin troubler l’harmonie qui existait depuis le début au sein de cette unité quasi familiale. 

Loin d’un quelconque catastrophisme, Laurent Petitmangin explore l’humanité dans toute sa complexité. Après tout, la question se pose : comment chacun et chacune d’entre nous réagirait à un tel évènement ? Quelle émotion aurait été la plus prépondérante ? Serions-nous guidés par la peur, la colère, la résilience ? Un désastre – surtout écologique – ne semble jamais loin. Mais avec Les Terres animales, l’auteur regarde au-delà : il ne propose pas un guide de survie face à la fin du monde.

Ici, il offre plutôt une observation intime de ses personnages. Les questionnements, les inquiétudes et hésitations, les certitudes qui guident leurs pas. Ce roman déborde d’humanité et de douceur, d’amour et de courage. Impossible de ne pas s’attacher à cette famille reconstituée, à ces cinq personnages et à leur vision du monde… Un monde certes abîmé, et pourtant plein d’espoir.

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