Et maintenant, que fait-on

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: La table ronde réunissait les sept présidents des Chambres d’agriculture départementales de BFC ainsi que l’ancien ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, et le vice-président du Conseil régional, Nicolas Soret.

Publié le:  15 mars 2024

La Chambre régionale d’agriculture de Bourgogne-Franche-Comté avait convié les présidents des Chambres départementales, le politologue Jérôme Fourquet, l’ancien ministre de l’Agriculture, Didier Guillaume, et le vice-président du Conseil régional, Nicolas Soret, à débattre et analyser la colère agricole de ces derniers mois.

Que fait-on d’une colère ? On la laisse s’exprimer en espérant qu’elle va s’éteindre d’elle-même ? On la réprime ? On l’instrumentalise ? On l’entend et on la prend en compte ?

Toutes ces questions traversaient l’évènement organisé, le 12 mars dans les locaux de Dijon Céréales, par la Chambre régionale d’agriculture de Bourgogne-Franche-Comté (BFC).

L’organisme, présidé par Christian Decerle, souhaitait rebondir sur les semaines de manifestations agricoles afin d’en comprendre l’origine, voir comment, aujourd’hui, les annonces gouvernementales se concrétisent et quel rôle les Chambres d’agriculture peuvent assumer pour accélérer la traduction dans les faits des réponses apportées aux revendications.

L’analyse livrée par le politologue Jérôme Fourquet avait le grand mérite d’éclairer sur les origines de la crise et sur la perception, par la société française, de son agriculture. Une perception pas exempte de contradictions…

La table ronde qui suivait rassemblait Didier Guillaume, ministre de l’Agriculture de 2018 à 2020, Nicolas Soret, vice-président du Conseil régional de BFC en charge de l’économie (voir encadré) et les présidents des Chambres d’agriculture départementales de BFC(*).

 » Le revers de la montée en gamme « 

Invoquée sans toujours reposer sur une réalité tangible, la souveraineté alimentaire inspirait les participants :  » La colère qui s’est exprimée, souligne Vincent Lavier (Chambre d’agriculture 21) caractérise une chose : l’absence de boussole. Après la Seconde guerre mondiale, le cap était clair pour l’agriculture française, il fallait produire pour nourrir. Les choses ont dérapé au début des années 1980 avec les premières crises de surproduction.
À partir de 1992, on s’est livré au marché mondial, le système a dérivé et, aujourd’hui, les contraintes qu’on met sur le dos des agriculteurs font que la souveraineté nous échappe.
On a cru que la montée en gamme serait la planche de salut de notre agriculture. Finalement, elle ouvre la porte à des importations bas de gamme « 
.

Les périls qui guettent la souveraineté alimentaire, Philippe Monnet (Chambre 25-90), les voient bien dans les contraintes nouvelles qui se posent à l’élevage, en matière de transport des animaux et avec la prédation du loup :  » Il faut des projets qui soient réalisables. La société réclame des animaux élevés à l’herbe. On pratique cela et on importe le loup ! On mérite mieux ! L’énergie perdue pour des choses qui ne sont pas cohérentes n’est pas mise là où elle serait utile « .
 » On a l’impression qu’en mettant des contraintes croissantes au transport des animaux,
reprend Didier Guillaume, on affaiblit, de manière indirecte mais constante, les pratiques d’élevage « .

Et comment, dans ces conditions, attirer les jeunes ?  » Il faudrait, poursuit Philippe Monnet, mettre en place un système qui permette à un jeune installé d’avoir au moins 50 % de sa production vendue sur la base des coûts de production, pendant au moins ses cinq premières années d’activité. Ce serait une manière de sécuriser ce jeune « .

 » Ne plus travailler en silos « 

Autre point abordé : le sentiment qu’après les annonces gouvernementales, le soufflé est retombé et que les résultats tardent à se faire sentir. «  On sent une colère toujours présente et une grande déception «  constate Arnaud Delestre (Chambre 89).  » On est conscient que le grand nombre de revendications ne simplifie pas les réponses. Néanmoins, le travail que l’on fait avec les DDT et les préfets permet, pour des points minimes, d’avoir quelques avancées rapides, notamment sur la simplification, mais cela ne change rien au problème du revenu des agriculteurs. Il y a de la colère et de la déception. On a l’impression que les dossiers, au niveau national, sont traités avec la même approche qu’avant la crise. On continue à travailler en “silos”, alors qu’on a besoin de globalité.  »  » Par rapport au panel de revendications exprimées, ajoute François Lavrut (Chambre 39), ce qui se concrétise aujourd’hui reste de la “bricole” pour les agriculteurs. Sur les barrages, on sentait vraiment que l’interrogation de celles et ceux qui étaient là était de savoir ce qu’ils allaient devenir « .
Pour Thierry Chalmin (Chambre 70),  » si la commande est passée, la livraison tarde à arriver. Ajouter de la déception au désarroi, il n’y a rien de pire. On n’y est peut-être pas encore et on espère sincèrement que les choses vont se mettre en place. Mais il y a beaucoup de contradictions. Par exemple avec la décision récente d’Elisabeth Borne de supprimer le crédit d’impôts qui avait été instauré pour les agriculteurs n’utilisant plus de glyphosate. Cette suppression est en contradiction totale avec la volonté de préservation de l’environnement ! Je ne pense pas que l’on soit sur le bon chemin avec de telles décisions… « 

Le président de la Chambre de la Haute-Saône témoignait aussi de la situation difficile des agriculteurs bio, très nombreux dans ce département. (…)

BR

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