Affaire Perdriau : Saint-Étienne toujours secouée
Révélée le 26 août 2022 par une enquête de Mediapart, l’affaire de la vidéo intime dans l’entourage de Gaël Perdriau n’en finit pas de rebondir. Le 1er octobre dernier, on apprenait encore que Pierre Gauttieri, directeur de cabinet à l’époque, et Gilles Rossary-Lenglet, qui a révélé le scandale, auraient également voulu piéger Michel Thiollière, maire de Saint-Étienne de 1994 à 2008.
Dans l’affaire d’origine, celle du chantage à la vidéo intime dirigée contre Gilles Artigues, Gaël Perdriau, Pierre Gauttieri, Gilles Rossary-Lenglet et l’ancien adjoint Samy Kéfi-Jérôme ont été mis en examen le 4 avril. Le maire de Saint-Étienne pour chantage, les autres pour chantage, atteinte à la vie privée et détournement de fonds.
En retrait de la Métropole, Gaël Perdriau n’en reste pas moins aux commandes de la ville et sa majorité, si elle continue de se diviser (Lionel Boucher a été destitué de son poste d’adjoint en juin), tient bon. Jusqu’en 2026 ?
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L’adieu à Gérard Collomb, maire historique de Lyon
Le quartier Confluence, la reconquête des berges du Rhône, le Vélo’v, une nouvelle skyline à la Part-Dieu… En (presque) trois mandats, Gérard Collomb a profondément transformé Lyon, comme personne ne l’avait fait, sans doute, depuis Édouard Herriot.
Le natif de Châlon-sur-Saône, qui a fait de Lyon sa ville de cœur et y a consacré 40 ans de sa vie politique, est mort le 25 novembre au soir, après avoir lutté durant près d’un an contre un cancer de l’estomac.
Revenu dans l’opposition en 2020, après un passage éclair au ministère de l’Intérieur qui a fragilisé sa position entre Saône et Rhône, le « parrain de Macron » laisse l’image d’un maire bâtisseur et ambitieux pour sa ville, populaire et opiniâtre, d’une gauche compatible avec la « centralité politique » lyonnaise.
Zéro artificialisation nette : Wauquiez annonce sortir la région du dispositif
Cette fois, il montre les muscles. Fin septembre, Laurent Wauquiez (LR) a annoncé la sortie de la Région Auvergne-Rhône-Alpes du « zéro artificialisation nette » (ZAN). Un dispositif qui demande aux territoires, communes, départements et régions de réduire de 50 % le rythme d’artificialisation des sols et de la consommation des espaces naturels, agricoles et forestiers d’ici 2030, par rapport à la consommation mesurée entre 2011 et 2020.
En juillet dernier, sous la pression des maires, des assouplissements ont déjà été votés par rapport au texte de 2021, fruit d’un compromis entre députés et sénateurs. Mais l’éphémère patron des Républicains (2017-2019), qui fustige une loi « ruralicide », réclame la version défendue par les seuls sénateurs, bien moins ambitieuse.
La sortie du candidat putatif de la droite pour 2027 a fait réagir au-delà des cercles écologistes. « Lutter contre l’artificialisation des terres n’est pas une option, c’est un impératif, pour lutter contre le réchauffement climatique et ses conséquences », a rappelé le ministre de la Transition écologique Christophe Béchu. Peu de risque que cela affecte celui à qui Nicolas Sarkozy reprochait il y a quelques semaines de jouer « petits bras »…
Remaniement : l’Ain perd sa ministre
Un petit tour et puis s’en va. Chargée de l’Égalité et de la Diversité depuis mai 2022, l’Aindinoise Isabelle Lonvis-Rome a été emportée par le remaniement ministériel de l’été 2023. Un an après Damien Abad, mais pour de toutes autres raisons, l’Ain perd à nouveau un ministre.
L’ancienne magistrate née à Bourg-en-Bresse, qui a eu droit au printemps à une séquence émotion en retournant dans le village de son enfance en marge d’un déplacement ministériel, a pu mener à bien les différents chantiers qu’elle s’était fixés : aide matérielle aux victimes de violences conjugales, meilleure prise en charge des femmes ayant subi un viol ou une agression sexuelle ou plan de lutte contre la haine et les discriminations envers les personnes LGBT.
Mais pour rester ministre, il faut un peu plus, une capacité à incarner autre chose que soi-même, dépasser sa propre personne. Peut-être Isabelle Rome aurait-elle dû, pour survivre à ce cruel jeu de chaises musicales, sortir de sa retenue naturelle et aller davantage au carton contre les oppositions.
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Affaire Salah Hamouri: comment Grégory Doucet s’est enfermé dans une impasse
Juin 2023. Cette fois, Grégory Doucet ne tergiverse pas. Alors que l’activiste politique franco-palestinien Salah Hamouri est invité à Lyon, en l’occurrence à la Bourse du Travail, par le Collectif de soutien au peuple palestinien 69 Lyon, le maire prend un arrêté d’interdiction de la rencontre.
Peu importe que ce dernier soit finalement suspendu et la conférence autorisée : le maire de Lyon s’épargne une seconde « affaire Salah Hamouri », cinq mois après avoir invité l’activiste à une table ronde sur les territoires palestiniens sous les ors de l’Hôtel de ville et tardé à annuler la rencontre malgré le tollé.
L’invitation avait en effet provoqué un tollé dans la communauté juive lyonnaise et les huées lors de la commémoration de la Libération d’Auschwitz. En restant inébranlable pendant une semaine alors que l’affaire gonflait, Grégory Doucet avait une nouvelle fois offert à ses adversaires politiques l’occasion de lui tomber dessus. Mais la leçon a visiblement été retenue.
« Nus dans un jardin avec des sextoys devant des enfants »
Les écologistes, meilleurs ennemis de la droite ? Pendant que Laurent Wauquiez fustige les règlements environnementaux et sabre les subventions aux associations de protection de la nature, Pierre Oliver, maire du 2e arrondissement de Lyon, dénonce « l’utilisation militante et extrémiste du budget ».
Dans le viseur du patron de l’opposition de droite au printemps dernier, une vidéo déroutante, montrant un danseur nu qui se roule devant un parterre de légumes, et une subvention culturelle accordée à la compagnie Lundy Grandpré qui travaille, notamment, sur l’écosexualité.
Après une intervention en conseil d’arrondissement, un post Twitter interpellant le maire Grégory Doucet a été vu deux millions de fois et le buzz qui s’en est suivi, avec sa déferlante de messages haineux, a poussé le duo artistique à annuler ses représentations.
« Manipulation dégueulasse », visant à « satisfaire une clientèle d’extrême droite à des fins électoralistes » : la gauche n’a pas apprécié la polémique. Pierre Oliver a répliqué en criant au « mensonge » et en réclamant des « excuses ». Les élections municipales de 2026 ne sont déjà plus si loin…
Thizy : la chute de la maison Mercier
2023 n’aura pas été un grand cru pour les maires de Thizy. Michel Mercier, aux commandes de la commune durant 40 ans, a été condamné fin janvier à trois ans de prison avec sursis pour avoir octroyé des emplois parlementaires fictifs à sa femme et une de ses filles.
Son « héritier » Martin Sotton a été, lui, emporté par une affaire de soirées alcoolisées avec des mineurs d’un foyer d’accueil. Alors que plusieurs démissions au conseil municipal le poussaient à provoquer des élections anticipées, il a été condamné début mai à 6 mois de prison avec sursis probatoire de 2 ans et 1 an de privation de ses droits civiques.
Le 10 septembre dernier, Martin Sotton perdait ces élections anticipées, cédant sa place à Ludovic Cherpin. Dans la foulée de sa défaite électorale, le désormais ex-maire thizerot annonçait ne pas aller au bout de la procédure d’appel, se rendant de facto inéligible.
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Lyon : l’adjointe aux Solidarités accusée de louer un « taudis »
A Lyon, l’année n’aura décidément pas été avare en polémiques pour la majorité de gauche. 2023 s’est ainsi ouvert par les tribulations de Sandrine Runel, adjointe (PS) au maire en charge des Solidarités et l’inclusion sociale et épinglée par Le Progrès pour un contrat de bail « à la bonne franquette » et les difficultés de sa locataire à obtenir la réalisation de travaux.
Attaquée par la droite pour son « manque d’exemplarité » et faussement accusée de louer un « taudis », la socialiste a fait amende honorable : « Je ne sais pas complètement écrire un bail ! Si vous avez besoin de conseils, ne m’appelez pas ! »
« Agir en responsabilité, faire preuve de transparence, c’est ce que j’exige des membres de mon exécutif ; et c’est ce que Sandrine Runel, a fait », a répondu le maire Grégory Doucet, maintenant l’élue à son poste, et ne remettant en cause « ni sa légitimité, ni sa crédibilité ». Sujet clos.
« Tous ces macaques » : la fédération PS du Rhône dans la tourmente
Sacrée première secrétaire fédérale de la fédération du Rhône du Parti socialiste jeudi 2 mars au soir, Christiane Constant n’a pas eu le temps de fêter sa victoire. Le samedi 4 mars midi, la direction du PS a écourté son second mandat.
La veille au matin, c’est un SMS dans lequel la nouvelle élue se félicite d’avoir « éliminé tous ces macaques » qui avait provoqué la polémique et fait monter la pression. Estimant qu’ils avaient un caractère raciste, et considérant ces propos comme « inacceptables » et « pénalement répréhensibles », un communiqué de la direction nationale tranchait.
Exclue du parti alors qu’elle réfute tout racisme, Christiane Constant a depuis saisi le tribunal judiciaire de Lyon d’une action dirigée à l’encontre du PS, de la Licra, d’Olivier Faure, ainsi que de plusieurs personnalités politiques de la Métropole lyonnaise. Et l’ancienne patronne de la fédération semble bien y conserver des amis…
Retraites, émeutes… Une année sous tension
Au-delà des polémiques locales et des disparitions marquantes, l’année politique aura surtout été marquée par deux grandes éruptions de colère, dans nos départements comme à travers tout le pays.
La première, un long mouvement social unitaire contre la réforme des retraites, entaché de dégradations récurrentes et d’affrontements avec la police menés en marge des rassemblements par de petits groupes, notamment dans le centre de Lyon.
Violences et pillages ont ensuite secoué l’Hexagone, après la mort du jeune Nahel lors d’un contrôle routier à Nanterre. Six nuits d’émeutes qui ont laissé des traces dans le paysage urbain, avec des dégâts estimés à 730 millions d’euros à l’échelle nationale.
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