Comme leurs collègues de l’Hexagone, des agriculteurs du pays de Saint-Malo ont retourné des panneaux dans diverses communes, pour l’opération « #onmarchesurlatete », portée par les syndicats Jeunes agriculteurs et FDSEA. Un mode d’action inédit pour exprimer leur ras-le-bol des contraintes. « Il y a de plus en plus de normes et de moins en moins d’agriculteurs », résume l’un d’eux.
Dans ce contexte, lundi 18 décembre, une délégation de représentants syndicaux est venue en parler à la sous-préfecture de Saint-Malo, où ils ont été reçus par le sous-préfet Philippe Brugnot et des représentants des services de l’État auxquels ils ont régulièrement affaire.
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« Une dérogation de bon sens »
Dans leur viseur, entre autres, la prochaine directive nitrates, qui vise à réduire la pollution des eaux par les nitrates d’origine agricole. Problème pour les exploitants du secteur de Dol-de-Bretagne, elle actera la fin, en 2024, d’une dérogation dont ils bénéficient « depuis 20 ans » et qu’ils estiment « de bon sens ».
« Nous avons une spécificité sur les marais de Dol, qui n’est pas prise en compte. On veut nous obliger à semer des couverts végétaux dans des terres qui vont être inondées un mois après. »
Les couverts végétaux, pour rappel, visent à occuper les sols entre deux cultures. Ils ont des bénéfices à la fois agronomiques et écologiques (stockage du carbone, protection de la biodiversité, effet contre le lessivage et l’érosion des sols, etc.).
« Mais là, on sait que les plantes vont être noyées et mourir, quel est l’intérêt ? Ceux qui prennent ce genre de décisions sont des gens hors sol », peste Christian Mochet, représentant FDSEA, venu de Servon-sur-Vilaine.
Un cheptel bovin qui diminue
Autre sujet abordé, les prairies permanentes. En Bretagne, il faut une autorisation préalable avant de les retourner et aussi maintenir leur surface globale.
Pas adapté, selon la FDSEA : « Malheureusement, le cheptel bovin baisse dans la région, il y a donc moins besoin d’herbe et des terres qui se libèrent. Avec ce système, on fige les situations. Quelqu’un qui arrête les vaches laitières est obligé de garder toutes ses prairies alors qu’il pourrait y cultiver des céréales. »
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Déconversion
Romain Masson, jeune éleveur laitier en cours d’installation avec son père à Baguer-Pican, pointe d’autres aberrations : « On a dû faire une déconversion. Pendant 7 ans, l’exploitation était en bio, on est repassé en conventionnel car les prix n’étaient plus à hauteur des contraintes. » Le système herbager est maintenu, mais dans l’incertitude : « On ne sait pas si on va avoir les aides-correspondantes. »
Le jeune homme pointe aussi le parcours du combattant pour ceux qui s’installent, alors que les pouvoirs publics ont exprimé leur volonté de leur faciliter les choses :
« Entre les ‘PAI’, ‘CE3P’, les autorisations d’exploiter… on ne sait pas par où commencer. S’installer, c’est presque un an de papiers et on a déjà lâché près de 10 000€ ! Tout ça, c’est que de l’administratif ! »
À l’issue de la réunion, les représentants syndicaux exprimaient leur souhait d’avoir une réponse rapide sur la dérogation à la directive nitrates dans les marais de Dol (12 000 hectares répartis sur 22 communes).
Ils espèrent aussi que l’ensemble de leurs revendications « seront bien remontées plus haut », avant d’envisager d’autres actions plus spectaculaires…
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