« On est déjà dans une réalité de réchauffement climatique et notre territoire est le plus touché en France, a rappelé Bruno Bernard, président du Grand Lyon, lors d’une visite presse, mercredi 31 juillet. 4 % de nos décès, soit 800 personnes en 2022 et en 2023, sont liés à la chaleur.»
Depuis plusieurs années, la métropole est régulièrement impactée par les épisodes caniculaires liés au dérèglement climatique. L’été 2023 est l’un des exemples les plus significatifs des enjeux climatiques actuels. Selon Météo France, l’été 2023 est le quatrième été le plus chaud observé en France depuis le début du XXe siècle. Et ce n’est pas tout, la région Auvergne-Rhône-Alpes sur cette même période estivale a été marquée par les quatre épisodes caniculaires qui ont touchés la France.
Des risques sanitaires à déplorer lors de fortes chaleurs particulièrement dans les zones urbaines
D’après le Bulletin de santé publique de l’été 2023 en région Auvergne-Rhône-Alpes, on estime à 796 décès toutes causes attribuables à la chaleur dont 440 décès sont survenus pendant ces épisodes de canicule. Tout au long de l’été 2023, les fortes chaleurs ont impacté l’ensemble de la population même si les plus touchés restent les personnes de 75 ans et plus.
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Toujours selon Météo France, dans les prochaines décennies, pendant les mois d’été, la hausse de la température moyenne devrait être +1.7°C à Lyon en 2030, +2.5°C d’ici 2050.
En plus de ces enjeux climatiques mondiaux aux répercussions locales, les villes sont sujettes à des problématiques inhérentes à l’urbanisation, c’est-à-dire des phénomènes de surchauffe urbaine liée à la bétonisation des espaces et le manque de lieux ombragés.
56 000 arbres et arbustes plantés
Pour faire face aux effets du dérèglement climatique, en 2021, en début de mandat, les nouveaux élus de la Métropole de Lyon ont voté un budget de 50 millions d’euros pour mettre en œuvre un Plan nature avec une volonté de multiplier et de diversifier les actions sur le territoire. Le crédo de la Métropole : végétaliser le plus possible les espaces urbains en particulier les îlots de fortes chaleurs. Pierre Athénaze, vice président en charge de l’environnement souligne «que la végétalisation est un outil sur une problématique qui doit être assurément traitée de manière transversale».
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Durant l’hiver 2023, environ 56 000 arbres et arbustes ont été plantés et financés par la Métropole de Lyon : cela concerne aussi bien l’espace public que les copropriétés et résidences de logements sociaux. Les projets de plantation se déploient à différentes strates, dans des projets de voiries, dans des plantations de forêts urbaines telles que Feyzin, Caluire et Chassieu, ou encore dans le parc de Parilly de Lacroix-Laval.
Il y a un an et demi de ça, le budget du Plan nature a été augmenté de 5,5 millions d’euros pour tenir l’ambition de la végétalisation à grande échelle. La Métropole de Lyon dépensera au total 100 millions d’euros pour conduire son plan de végétalisation, en comprenant le Plan nature, les opérations d’urbanisme et la réalisation des Voies lyonnaises.
L’exemple du quartier de la Confluence
Impacté par le phénomène de surchauffe, le quartier de la Confluence malgré sa proximité avec le Rhône et son affluent, reste marqué avec +2,5 C° la nuit en période de fortes chaleurs d’après la station Météo de Lyon-Bron. Dans le cadre du projet d’urbanisme du quartier de la Confluence, qui a commencé il y a un peu plus de 20 ans, la SPL (Société Publique Locale) et la Métropole de Lyon mettent en place la végétalisation des espaces publics avec pour ambition d’augmenter les lieux d’ombrages et de fraîcheur.
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Dans le cadre de ce projet de végétalisation, la Métropole de Lyon a fortement besoin de terre pour mettre en œuvre le Plan nature. Pierre Athénaze, ancien forestier met en évidence l’importance de la terre et la manière de planter : «On gagne plus de temps à planter des bons arbres dans de la bonne terre en rapprochant les arbres entre eux pour créer des zones de fraîcheur». De nouvelles expérimentations sont essayées comme par exemple à deux pas de la station Mue, des talus de terre sont issus de chantiers de terrassement, et par la suite mélangés avec du compost et du limon. En attendant de devenir fertiles en quelques années, ces sols seront utilisés pour les futures plantations.
Près de 1440 arbres ont déjà été plantés l’hiver dernier dans ce grand quartier de la Confluence avec comme objectif d’en planter 4500 de plus d’ici 2030. Près de la station Mue, sur le chemin des écoliers qui entourent les nouveaux immeubles ou encore au niveau de la darse, ces espaces laissent entrevoir des plantations qui sont déjà assez hautes après avoir été plantées il y a dejà trois ans.
Dans la continuité de cet aménagement d’envergure, au total 4 pépinières ont été installées au sud du quartier de Confluence, accueillant environ 700 espèces d’arbres d’une vingtaine d’essences différentes, permettant aux jeunes plants de s’adapter directement à son environnement et au climat de Lyon.
Pour le cours Charlemagne, au niveau de la darse, là où a été observé l’un des pires îlots de chaleurs, ce lieu était dépourvu d’arbre, «les plantations qui ont 3 ans sont plus grandes que celles qui avaient été plantées il y a 8 ans sur le côté parce qu’il y avait une volonté de l’époque de conserver un couloir pour admirer Fourvière» rapporte le vice-président écologiste. Aujourd’hui les 29 arbres plantés en 2021 permettent aux habitants de venir profiter de ce lieu ombragé.
Marine Farrugia
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