L’association Cheval libre 06 n’a plus les moyens de louer son terrain niçois à 1600 euros par mois qu’elle occupe depuis près de dix ans. Malgré d’âpres négociations avec la propriétaire, le refuge et ses 19 équidés sont contraints de plier bagage.
Voilà neuf ans que l’association Cheval libre 06 vient en aide aux équidés de la Côte d’Azur. Installé à Nice (Alpes-Maritimes), le refuge accueille et prend en charge les chevaux abandonnés, maltraités ou à la retraite après une carrière sur les champs de courses. 19 d’entre eux coulent ainsi des jours heureux sur une parcelle agricole de 9500 mètres carrés du côté de Saint Isidore, à l’ouest de la capitale azuréenne.
C’est pourtant à plus de 600 kilomètres de là, en Saône-et-Loire, qu’ils vont être prochainement transférés. Et pour cause, l’association n’a plus les moyens d’occuper son terrain, dont le loyer s’élève à 1600 euros par mois. Malgré d’âpres négociations avec la propriétaire, le refuge s’est vu contraint de plier bagage. «Cela fait neuf ans qu’on est dans la précarité, avec un bail renouvelé tous les neuf mois. On espérait obtenir un bail agricole nous permettant de pérenniser les choses avec des tarifs corrects, en vain», observe la présidente de l’association, Frédérique Boutard.
Urbanisation et explosion des prix
La recherche d’un autre terrain dans les alentours n’a, elle non plus, rien donné. «Ici, c’est mort. Les immeubles poussent à vitesse grand V sur le moindre morceau de terrain. Je ne me fais pas d’illusion sur le sort réservé à la parcelle qu’on occupe une fois qu’on sera parti. Et ailleurs, sur la Côte d’Azur tout est exorbitant au niveau des prix. On n’est malheureusement pas dans une région pour les chevaux», poursuit Frédérique.
C’est donc sur les terres familiales de 14 hectares, à Rancy (Saône-et-Loire), que cette dernière a décidé d’établir son refuge. «C’est en fait déjà une annexe pour l’association. On a envoyé là-bas 14 chevaux que nous ne pouvions pas prendre en place à Nice, faute de place», développe-t-elle. Ils seront donc rejoints d’ici le mois de juin par la vingtaine d’équidés qui occupe actuellement les box de Saint Isidore. «On va devoir faire quatre allers-retours pour tous les emmener», détaille Frédérique. Un transfert estimé à 6400 euros et pour lequel cette dernière sollicite une aide financière.
En amoureuse des cheveux, la responsable assure toutefois qu’elle continuera, même après le grand départ, de prendre en charge des chevaux azuréens. «Il y en a tellement qui sont en difficulté dans la région… Et souvent à cause des problèmes financiers de leurs propriétaires. À Nice, tout est en moyenne quatre fois plus cher qu’ailleurs. Pour mettre un cheval au box, il faut compter 800 euros par mois. Deux mois et demi de foin à Rancy m’ont coûté 1000 euros, ici c’est en moyenne 1200 euros par semaine !», déplore-t-elle. Et les refuges ne sont pas nombreux dans le secteur. «Il y en a un tout petit qui est en train lui aussi de perdre ses terres à La Gaude, près de Vence, et un autre à Saint-Cézaire-sur-Siagne qui a été deux fois victime du loup cet hiver. À tel point qu’on a récupéré deux de leurs chevaux», conclut Frédérique.
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