LA TRIBUNE : La réhabilitation de la friche industrielle Nordéon, à Chalon-sur-Saône (Bourgogne-Franche-Comté), répond à de nombreux enjeux nationaux en matière de réindustrialisation. En quoi est-elle pionnière ?
SEBASTIEN MARTIN : Nous sommes dans cette logique de réindustrialisation du territoire, sans utiliser de terres agricoles supplémentaires, et tout en proposant un site clé en main pour le nouveau propriétaire des lieux. Cette opération à sept millions d’euros a été permise parce que nous avons réussi à créer la zone Saôneor qui, finalement, a coûté assez peu cher à aménager. Aujourd’hui, le prix de vente des terrains nous permet de financer la réhabilitation de cette friche. Le projet a démarré en 2020, donc nous n’avons pas pu bénéficier du « Fonds vert » mais du « Fonds friche » de l’Ademe à hauteur de 2,72 millions d’euros, et également du soutien de la Région pour 950 000 euros ainsi que la banque des territoires pour 27 250 euros. Au total, 50% du projet a été financé par les subventions.
Le territoire du Grand Chalon recèle-t-il d’autres fonciers industriels qui pourraient être réhabilités ?
La friche Nordéon se situe à la frontière entre Saôneor et la zone industrielle du port Nord qui est actuellement gérée par la CCI. J’aimerais qu’à la fin de la délégation entre Voies navigables de France (VNF) et la CCI, le Grand Chalon puisse se positionner pour acquérir cette zone industrielle, en bordure de ville. Celle-ci requiert encore quelques réserves foncières avec des acteurs industriels. Je pense qu’elle peut être modernisée. Une très belle perspective pour 2035. Par ailleurs, nous recrutons un alternant dès la rentrée pour avoir une vision très claire de tout le foncier économique du territoire, que ce soient des friches, des délaissés, ou encore des entreprises propriétaires de fonciers inutilisés depuis des années.
La réhabilitation de friches industrielles sont des projets coûteux, le Grand Chalon en a-t-il les moyens ?
Aujourd’hui, le modèle industriel de l’aménagement est fondé sur du foncier agricole, et coûte presque un million d’euros à l’hectare. Demain, le modèle industriel de l’aménagement se fera sur du foncier déjà artificialisé. Je pense que les coûts baisseront parce qu’il y aura de plus en plus de chantiers de ce type et que des entreprises seront en concurrence. Il faut encourager de plus en plus d’entreprises à se spécialiser dans la réhabilitation, dans la démolition, dans la reconstruction, dans la dépollution. C’est un grand marché d’avenir.
Opinion : « L’intercommunalité est le meilleur allié des maires » (Sébastien Martin)
En tant que président d’Intercommunalité de France, vous avez appelé le gouvernement à s’appuyer sur l’exemple des élus locaux qui réalisent des projets ensemble quel que soit leur bord politique. En quoi ce projet local en est-il l’illustration ?
Ma stratégie de réindustrialisation s’inscrit dans le temps long. Elle doit rassembler. Nous avons eu un soutien unanime pour cette friche industrielle, même la Région qui n’est pas de notre bord politique, nous a soutenu. Il y a également les sept autres projets d’usines (ndlr : Groupe Atlantic, Vicky Food, manufacture de Chalon, sous-traitant du luxe, Aérométal, CMPHY, Rikksen, Iten) qui doivent bientôt sortir de terre sur la zone Saôneor ainsi que l’usine Veka (en dehors de cette zone). Nous n’avons eu aucun recours. C’est peut-être aussi que chacun a bien compris l’intérêt pour le territoire et n’en a pas fait un enjeu politique. Ce qui prouve que lorsque la situation l’exige, nous sommes capables de le faire. En tant que président du Grand Chalon, je dois composer avec 51 maires de bords politiques différents dans l’intérêt du territoire. Le modèle de l’intercommunalité est outrageusement moderne et pertinent. Pourquoi ne pas l’appliquer à l’échelle nationale ?
Et en tant que proche de Xavier Bertrand, quel profil souhaiteriez-vous pour le poste de Premier ministre ?
Je crois qu’il faut une personnalité de droite et de centre-droite, même un peu plus large, pour rassembler et essayer de faire avancer ce pays. A un moment, il faut choisir quelqu’un capable d’aller créer des compromis, même sans avoir une légitimité démocratique à 100%, au même titre que les présidents d’intercommunalités. En même temps, lorsque vous êtes issu du suffrage universel de la deuxième région de France, comme Xavier Bertrand, votre légitimité va de soi.
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