Un peu difficile de s’imaginer la Franche-Comté sous un temps caniculaire, au vu de la météo du moment. Pourtant, les pompiers de Haute-Saône se préparent bel et bien à l’été et au risque d’incendie, très fort comme chaque année, notamment dans les exploitations agricoles. Pour prévenir des risques et dangers, le service départemental d’incendie et de secours (SDIS) de Haute-Saône a convié mardi 11 juin, à la caserne de Vesoul, des représentants de la chambre d’agriculture du département, pour leur livrer quelques conseils.
Température du fourrage, état des panneaux photovoltaïques…
Cette rencontre, entre les agriculteurs et les pompiers, était nécessaire selon Thierry Chalmin, le président de la chambre d’agriculture de la Haute-Saône. « Nous avons parlé par exemple des stockages d’engrais qui peuvent être sur les exploitations, en particulier les engrais azotés. Il nous a été expliqué le risque qu’il y avait, à savoir un risque d’explosion quand cet engrais là est souillé par des hydrocarbures. C’est donc ce que l’on va expliquer à nos agriculteurs. »
Les pompiers ont également alerté les agriculteurs en cette période de fenaison. « Les terres sont très humides. Nous avons un risque accru de récolter des fourrages qui ne seront pas tout à fait secs. Les pompiers nous ont dit de faire attention et de stocker les bottes « douteuses » à l’extérieur et d’être vigilants quant à la dimension de nos tas de foins car aujourd’hui, on a des bâtiments totalement remplis de foins et quand tout ça s’allume… c’est quasiment impossible à éteindre. »
Les risques liés aux panneaux photovoltaïques en cas d’incendie ont également été abordés. « Pour produire de l’électricité, l’implantation de panneaux photovoltaïques est de plus en plus répandue sur les toitures des bâtiments agricoles, précise le SDIS. En cas d’incendie, les risques d’électrisation et d’effondrements de la structure doivent être pris en compte. »
« Notre rôle, c’est de les prémunir du risque »
C’est le lieutenant colonel Denis Laprevote, qui a en partie animé la discussion entre les pompiers et les représentants de la chambre d’agriculture. Il est également le référent feux de forêts et d’espaces naturels au SDIS 70. « On a surtout bien appuyé sur la sécurité des personnes. Une année, un agriculteur est mort en luttant contre un feu de culture. Notre rôle, c’est de bien les prémunir face au risque parce que les feux peuvent être très virulents avec beaucoup de fumées et de chaleur. Il peut y avoir des accidents. Pour ne pas qu’ils se mettent en danger, on leur a déjà expliqué ce qu’était un feu, sur la préparation des outils. Un arrêté est entrée en vigueur en 2023, obligeant les agriculteurs à disposer d’un extincteur dans toutes les moissonneuses-batteuses mais également dans les tracteurs attelés à une botteleuse. »
Dans un deuxième temps, c’est la structuration des bâtiments agricoles dans les exploitations qui a été évoquée. « Aujourd’hui, bon nombre d’exploitation sont secourues en cas d’incendie par des bâches à eau et nous avons expliqué aux agriculteurs que ces bâches devaient être suffisamment éloignées pour nous permettre d’intervenir. Parfois, nous avons des bâches qui jouxtent quasiment le bâtiment dans lequel il y a le sinistre et là pour nous, ce n’est plus possible d’intervenir. »
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