Depuis le milieu du XIXème siècle, il existe une histoire particulière qui lie Champlitte et le Mexique. Un lien qui se perpétue de génération en génération. La commune de Champlitte s’apprête à célébrer le traditionnel Día de los Muertos.
À la recherche de l’Eldorado
Pour comprendre d’où vient ce lien, il faut remonter au début du XIXème siècle. Stéphane Guénot, un haut-saônois qui a acquis des terres au Mexique, propose aux agriculteurs de Champlitte de le rejoindre. Une partie des agriculteurs chanitois, qui vivent dans des conditions rude, acceptent de le suivre.
En 1833, un premier convoi de 30 paysans quitte Champlitte en calèche, direction le Havre. Ils mettront 4 mois a rejoindre l’état de Veracruz, au Mexique.
Sur place, ils fondent la ville de Jicaltepec, puis celle de San Rafael, défrichent la forêt et exploitent la terre fertile. Mais la vie n’est pas rose pour autant : le chaleur, l’humidité, les maladies comme la fièvre jaune et le choléra décime une partie des colons comtois.
Lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914, ces ressortissants français sont, comme les autres, appelés sous les drapeaux. Le Mexique est alors en pleine révolution et les paysans chanitois craignent de ne pas pouvoir retrouver leurs terres. Ils refusent de quitter le Mexique et perdent leur nationalité française. Les liens entre Champlitte se perdent.
La redécouverte d’un passé oublié
En 1956, une surprise attend Jean-Christophe Demard. On lui présente un mexicain, Paul Capitaine, de retour à Champlitte, qui dit être à la recherche de ces racines. Jean-Christophe Demard, le fils d’Albert et de Félicie Demard – les fondateurs du musée de Champlitte – se passionne pour cette histoire.
En 1969, il se rend sur place, retrouve la trace de descendants, dont certains parlent encore un patois haut-saônois. Il y découvre des toitures largement inspirés des tuiles comtoises, des vaches montbéliardes croisées avec des zébus, des habitants qui fabriquent encore la cancoillotte de leurs ancêtres !
Depuis 1986, Champlitte et San Rafael sont jumelés. Les échanges culturels et étudiants sont fréquents, et un musée est sur le point d’être aménagé sur cette histoire, côté mexicain.
Le 28 octobre 2023, les musées départementaux de Haute-Saône organisent un Día de los Muertos – un jour des morts – dans l’esprit de la fête traditionnelle mexicaine. Au programme : des jeux, des lectures de contes, un grand goûter et de la musique, avec le groupe Los Bisontinos !
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