Saint-Cadoc, le moine qui a donné son nom au bourg de Saint-Cadou, se retira comme ermite, dit la légende. Il n’a pas fait école parmi les habitants. Ce dimanche après-midi, ils sont près d’une centaine de personnes, soit la moitié de la population du hameau, réunis dans la salle polyvalente. Beaucoup semblent déjà acquis au projet présenté en réunion publique.
Conserver une agriculture de proximité
Ce projet ressemble à Saint-Cadou, où beaucoup de fermes sont en agriculture paysanne. Il y a un an et demi, ces paysans commencent à discuter de la meilleure façon de conserver une agriculture de proximité, où les bêtes sont nourries à l’herbe, où les productions se font sans OGM, sans intrants, sans traitement de pesticides, dans un maillage bocager encore préservé. « L’idée n’est pas de stigmatiser l’agriculture conventionnelle mais de voir où on veut aller », prévient Adèle Flageul, productrice de petits fruits bio.
Être prêt
Un événement va malheureusement leur poser un cas pratique. Yvette, une agricultrice du hameau, décède. Ses 45 hectares de terre sont mis en vente. « On a compris qu’il allait falloir faire vite », poursuit Adèle Flageul. Le petit groupe d’agriculteurs bio se fédère, propose un projet aux héritiers, et découvre, alors, que d’autres acheteurs, « qui ne partagent pas notre mode de pensée », sont en lice. Les héritiers n’ont pas encore tranché mais pour le collectif, il s’agit d’être prêt quand d’autres terres vont se libérer.
L’exemple de Trémargat
D’où l’appel aux habitants afin qu’ils abondent dans une SCI (société civile immobilière), pour « faciliter l’installation des paysans en agriculture biologique, permettre la conversion de parcelles conventionnelles, conforter les fermes existantes, et ouvrir la structure aux associations caritatives – Secours populaire, par exemple – et locales pour des petites surfaces réservées à des potagers et des vergers partagés », énumère Adèle Flageul. Vincent Munin, venu de Trémargat (22) en voisin, abonde. En 2013, une aventure semblable a vu le jour dans sa commune. Trente hectares ont été achetés. Quatre fermes et une société d’activités artisanales s’y sont installées.
« Pour que nos villages restent des villages »
Bastien Moysan, agriculteur bio à Daoulas (29) et membre de la confédération paysanne, raconte les 200 personnes qui se sont rassemblées sous l’égide d’une SCI pour racheter un corps de ferme. Lui et « deux copains paysans » ont alors pu fonder un groupement foncier agricole et ouvrir un magasin de producteurs dans les lieux.
Dans la salle polyvalente, l’idée séduit. Jakez Perros, ancien paysan, applaudit « ce genre d’initiatives pour une agriculture d’avenir, respectueuse de l’environnement. Ça permettra de maintenir un tissu social actif. Et qui dit jeunes paysans dit jeunes enfants ». Dans un paysage breton où la moitié des exploitants partira en retraite dans une dizaine d’années, « il est urgent de trouver des solutions pérennes pour que nos villages restent des villages ».
Contact : terres.saintcadou@mailo.com
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