Le Loiret au fil de l’eau, à vélo ou en bateau

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Les Franciliens saturés de métro-­boulot-dodo tomberont ­forcément sous le charme en atteignant la paisible sous-préfecture du Loiret. Montargis, que l’on peut sillonner sur son vélo embarqué une heure plus tôt dans le train direct depuis la gare de Bercy, n’est pas surnommé par hasard « la Venise du Gâtinais ». La petite cité, bâtie à partir des XIe et XIIe siècles au bord d’une rivière, le Loing, ne compte pas moins de 132 ponts. L’eau est ainsi partout, notamment dans le bien nommé quartier de la Pêcherie. Ses habitants bénéficiaient du droit octroyé par le duc Philippe d’Orléans, frère du roi Louis XIV, non seulement de pêcher mais aussi de vendre leurs poissons vivants à Paris. Ils étaient ainsi convoyés à bord de bateaux viviers qui empruntaient le Loing jusqu’à la Seine.

Contrairement à Venise, bâtie sur des rangées de pieux en bois, les maisons à colombages, les vieux lavoirs et les tours éparses, vestiges des anciennes fortifications de ­Montargis construites aux XIIIe et XIVe siècles, reposent ici généralement sur des arches en pierre fichées dans le lit du Loing. D’autres surprises attendent le visiteur au détour des ruelles pavées, comme un splendide escalier en bois à trois balustres datant de la fin du XVIIe siècle. Ou encore cette statue d’enseignant chinois du sculpteur Li Xiao Chao, symbole de la présence à Montargis de Deng Xiaoping, de Cai Hesen et de nombreux étudiants proches de Mao Tsé-toung. Deng s’activera pour faire germer ici, à plus de 8 000 kilomètres de Pékin, la future révolution communiste chinoise.

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« La cité des émaux »

En cette belle arrière-saison automnale, l’appel du canal conduisant à Briare se fait plus pressant. Non sans avoir fait préalablement des emplettes gourmandes à la confiserie Mazet, nationalement connue pour ses pralines, on embarque sur une péniche de plaisance, louée (sans permis bateau) au nouveau port Saint-Roch, inauguré en juin. La promenade, qui dure cinq heures environ, peut débuter au rythme lent de la navigation fluviale. Construit entre 1604 et 1642 sur 54 kilomètres, le canal de Briare a ainsi constitué jusqu’au milieu du XIXe siècle et l’arrivée du train une voie de transit presque obligatoire entre la ­Bourgogne, le centre de la France et la capitale. Des centaines d’embarcations de commerce, chargées de sel, de vin et de bois notamment, s’y croisaient chaque mois.

Loiret

En cette belle arrière-saison automnale, l’appel du canal conduisant à Briare se fait plus pressant. (Crédits : LTD/OT TERRES DE LOIRE ET CANAUX)

En longeant les rives jouxtant la piste cyclable Scandibérique, plusieurs haltes s’imposent pour les adeptes de tourisme fluvestre. ­Châtillon-Coligny et son petit port, Rogny-les-Sept-Écluses, et enfin Montbouy. La maison éclusière reconvertie en auberge littéraire constitue une étape insolite. L’occasion de se nourrir intellectuellement avec les ouvrages mis à disposition, mais aussi de déguster un œuf mayonnaise d’anthologie  !

L’arrivée à Briare est désormais proche puisque l’écluse de Montbouy est la 26e sur les 38 qui jalonnent le canal. La petite ville située à l’extrême sud du Loiret, au croisement du Cher, de la Nièvre et de l’Yonne, vaut le détour. Briare est ainsi nommée « la cité des émaux » tant cet art pictural est présent sur de nombreux bâtiments publics et privés après que l’industriel parisien Jean-Félix ­Bapterosses a racheté en 1851 la faïencerie de Briare. Le sol du sud du Loiret recèle en effet quatre principes actifs nécessaires à sa production  : la silice, l’alumine, le kaolin et la caséine. Sous l’égide de cet entrepreneur qui réorientera la manufacture vers la fabrication de boutons, de perles et de mosaïques en émail (les plus spectaculaires sont apposées sur le château de Trousse-Barrière et sur l’église Saint-Étienne), les émaux de Briare acquièrent une renommée mondiale.

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660 mètres de pont-canal

Le pont-canal constitue l’autre spécificité de Briare. Construit entre 1890 et 1894, il permet aux péniches de rejoindre directement le canal de Berry (déclassé et majoritairement non navigable) et le canal Latéral à la Loire depuis le canal de Briare, et de connecter les bassins de la Saône et de la Seine. Au-delà de son utilité pour la marine marchande, l’ouvrage représente une prouesse technique pour l’époque. Réalisée en acier doux, sa cuvette hermétique repose sur des fondations exécutées par les équipes de Gustave Eiffel. Aucune fuite n’a jamais été à déplorer depuis plus d’un siècle.

Le pont-canal de Briare est par ailleurs l’un des plus grands du monde avec une longueur de plus de 660 mètres. Avec ses quatre majestueux pilastres ornés des armoiries de la ville et ses quelque 70 lampadaires alimentés dès la construction par une centrale électrique, ce chef-d’œuvre métallurgique est inscrit à l’inventaire des monuments historiques depuis 1976. Après avoir poussé jusqu’à l’écluse de Mantelot, située à ­Châtillon-sur-Loire, à 8 kilomètres au sud, et également classée, c’est déjà l’heure du retour. Depuis Briare jusqu’à Paris, le voyage en train sera l’occasion de penser à la prochaine échappée belle. 

Embarcation pour marins d’eau douce

Elle a fait sensation en s’amarrant au printemps 2024 au port Renée-de-France de Montargis, privé de bateaux de croisière depuis plusieurs mois. La vedette panoramique Le Zia, auparavant en service sur le Loing, entre Nemours et Montcourt en Seine-et-Marne, propose à nouveau des balades fluviales depuis la Venise du Gâtinais. Il est notamment possible de découvrir, au nord de la ville, le site des trois canaux, où se rejoignent ceux de Briare, d’Orléans et du Loing. Vers le sud, les visiteurs traverseront Montargis en franchissant deux écluses jusqu’au nouveau port Saint-Roch. À la clé, l’observation au fil de l’eau des principaux monuments de la ville. Le château médiéval, reconstruit à la fin du XIXe siècle, contient ainsi l’une des plus grandes salles d’apparat en Europe à l’époque, déployant une surface de 1 000 mètres carrés environ. L’église Sainte-Marie-Madeleine, ornée de remarquables vitraux, fait également partie des monuments incontournables de la ville. Le Zia emprunte ensuite le canal de Briare vers Amilly, où le moulin Bardin, construit à l’emplacement d’un moulin du Moyen Âge, constitue un bel exemple d’architecture industrielle du XIXe siècle.  Renseignements ici.

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