« On a appelé une entreprise de nettoyage, mais elle était tellement sollicitée qu’elle nous proposait de venir nettoyer seulement la semaine prochaine », déplore Véronique Aubry, en épongeant sa pharmacie. L’eau y est montée jusqu’à 30 cm. « On avait tout surélevé donc aucun médicament n’a été touché. Pour le frigo qui contient des vaccins, les pompiers nous ont aidés à le déplacer dans un local, au sec », détaille la pharmacienne. Rien que pour le village d’Amance, une vingtaine de pompiers sont intervenus de 14 h à 00 h 15 ce mardi. Ils ont porté secours aux habitants inondés.
« Les bouteilles de gaz flottaient dans le jardin »
Devant son garage, Hervé, ne peut que constater les dégâts. « Le congélateur, la machine à laver, le four… Tout est foutu ! On a eu 1,10 mètre d’eau. Les bouteilles de gaz flottaient dans le jardin », note cet habitant. Les pompiers sont intervenus jusque tard avec trois pompes pour évacuer l’eau de son terrain. « S’il y avait plus d’entretien de la rivière, l’eau ne serait pas montée à un niveau aussi haut », regrette Hervé. Il a passé sa journée du mercredi à trier les affaires à laver, et celles qu’il ne pourra pas réutiliser. « En 30 ans à Amance, je n’ai jamais vu ça ! L’eau est montée super vite et super haut », s’exclame-t-il.
Environ un mètre d’eau par endroits
La hauteur historique du niveau d’eau dans le village est sur toutes les lèvres. « Les sols sont saturés et ne peuvent absorber que 10 mm d’eau. Sauf qu’il y a plu 90 mm. En plus, le foin est coupé, donc l’eau circule encore plus rapidement », analyse Jean-Marie Bertin, le maire d’Amance. Lui et les pompiers souhaitent désormais rassurer la population, alors que de nouvelles précipitations sont attendues dans les prochains jours. « On anticipe pour intervenir dans les meilleures conditions. On veut montrer qu’on est présent, en donnant des conseils sur les gestes à adopter pour limiter les dégâts », développe le colonel Helleu, directeur du SDIS 70, aux côtés du préfet de la Haute-Saône et du maire de la commune.
Vigilance orange aux vents violents
Ce mercredi, le préfet est allé à la rencontre des habitants sinistrés. Il veut aussi prévenir les prochaines intempéries. « On est en vigilance orange orage vent. On craint des chutes d’arbres sur les routes et sur le réseau électrique. Il faut aussi rappeler les bons réflexes à avoir en cas d’inondation : se mettre à l’abri sans prendre de risques inutiles, en essayant de sauver des affaires par exemple », conseille Romain Royet.
Pour que l’état de catastrophe naturelle soit reconnu, les maires des communes doivent constituer un dossier. Il sera transmis par le préfet à la commission interministérielle de reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle.
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