Les blaireaux ont toute leur place dans nos territoires et jouent un rôle important dans l’équilibre de nos écosystèmes. Ils sont une composante intégrale de notre patrimoine naturel et enrichissent, par leur présence, nos milieux. Cette espèce a un faible taux de reproduction avec seulement 1/3 des femelles adultes qui ont des portées chaque année. L’émancipation des jeunes demande beaucoup de temps, avec une maturité sexuelle à 2 ans. Malgré cela, en Saône-et-Loire, le Préfet continue d’autoriser le déterrage au printemps et en été. Après des heures de traques au fond de leurs galeries, les animaux sont extraits avec des pinces et froidement tués, une méthode non sélective impactant directement les blaireautins de l’année.
Les citoyens disent « NON » au déterrage d’été !
En février, la population était invitée à se prononcer lors d’une consultation publique organisée par la préfecture de Saône-et-Loire. Le but était d’envisager une période complémentaire de vénerie sous terre des blaireaux, du 15 juin au 14 septembre 2024, pour « limiter les dégâts causés par l’espèce ». Sur la période 2022/2023, 200 blaireaux ont ainsi été tués en 3 mois de période complémentaire pour 16 dégâts déclarés à l’échelle du département. Le bilan de cette consultation est sans appel : sur 1352 avis, 1136 étaient contre ce nouveau massacre en vue, soit 84 % des exprimés*. Cette très forte mobilisation s’explique par le fait que chacun est dorénavant conscient de l’intérêt d’avoir une terre riche de vie dans sa diversité. Et que nos sociétés actuelles n’acceptent plus de voir traiter les animaux sauvages d’une façon aussi barbare**. Cependant, l’avis majoritaire n’a pas été retenu par le préfet qui a pris un arrêté autorisant une nouvelle « saison » estivale 2024 de déterrage des blaireaux.
Le front uni des associations pour un recours en justice
Ensemble, AVES, One Voice, l’ASPAS, l’AOMSL et la LPO ont décidé de ne pas en rester là et viennent de déposer un recours au Tribunal administratif contre cet arrêté. Aucun argument ne permet de justifier le déterrage des blaireaux à notre époque. Quant au Code de l’Environnement, il protège les petits des espèces chassables, comme ont su le rappeler dans leurs décisions d’autres Tribunaux ailleurs en France, déjà saisis avec succès par plusieurs de nos associations. Nous ne permettrons plus que la législation et nos sensibilités modernes soient encore bafouées, en 2024, par des pratiques moyenâgeuses.
* Compte-rendu de la consultation publique : Vénerie sous terre du blaireau 2024 : période complémentaire du 15 juin au 14 septembre 2024 – Gestion de la faune sauvage chassable – Chasse et gestion de la faune sauvage chassable – Environnement, risques naturels et technologiques – Actions de l’État – Les services de l’État de la Saône-et-Loire (saone-et-loire.gouv.fr)
** Une pétition avait été lancée dans la foulée de cette consultation : Pétition : Urgence pour les blaireaux de Saône-et-Loire (mesopinions.com)
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