Sous le ciel gris de Sennecy-le-Grand, à 90 kilomètres au sud de Dijon, en Saône-et-Loire, des dizaines de militaires brandissent de larges drapeaux français. Autour d’eux, plusieurs centaines de personnes assistent en silence à la cérémonie. Les trompettes et les cors retentissent gravement entre deux bribes de discours. Le ciel chargé de nuages ternes rend la commémoration encore plus solennelle.
Il y a 80 ans, Alliés et résistants se battaient pour retrouver leur liberté. À l’avant-garde, fanions de la résistance au vent, le père de Patrick. « Jean-Bapiste Rougelet, alias Mimille, né le 03/10/1919, Sâone-et-Loire« . Ce que lit le retraité, c’est la carte de résistance de son père. « Il a combattu ici, au-dessus d’où nous nous trouvons. La bataille a duré une journée. Il y avait un millier d’Allemands nazis qui ont été surpris. » Déjà en déroute, ils étaient toujours puissamment armés explique encore Patrick. « Les forces aériennes britanniques, la Special Air Service (SAS) avait pour mission de soutenir la résistance. Et ça a libéré un nœud ; les maquis étaient devenus très forts. » Une fois la commune libérée, son père est ensuite parti participer à la libération de Chalon-sur-Saône.
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Attirés par le drapeau que tient fièrement Patrick, Marianne et Leon s’approchent et entament la discussion. Le couple a fait le trajet depuis l’Angleterre, ça fait plusieurs années qu’il retrace l’histoire du père de Marianne maintenant. Ce dernier est Roumain d’origine, né en France. D’origine juive, il a immigré de l’autre côté de la Manche après le début de la guerre. Malgré la barrière de la langue, ils essayent de partager leur souvenirs. Entre Britanniques et Français, c’est aujourd’hui une histoire commune, une histoire d’amitié aussi.
« Mon père a combattu avec les maquisards de Sennecy-le-Grand en 1944. En Angleterre, il était devenu parachutiste avec les forces françaises. Et donc il a fait partie des combattants anglais envoyés ici par avion« , raconte un brin émotive Marianne. car c’est il y a seulement un mois qu’ils ont appris l’événement ici. « Il fallait venir ! Pour nous, c’est un honneur, enchaîne Leon. On rencontre du monde, comme ce Monsieur, à l’instant. Et son père a une connexion directe avec celui de Marianne. C’est émouvant et important… On a été une génération très chanceuse, mais il ne faut pas oublier ce qu’il est arrivé à nos pères et à nos mères, aux sacrifices qu’ils ont fait pour qu’on puisse vivre libres. » Toutes les informations sont à retrouver ici.
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