Avertissement
Pour son premier déplacement officiel à Mâcon, le Premier ministre a répété son constat inquiétant sur l’état budgétaire du pays.
Pour son premier déplacement officiel depuis la nomination du nouveau gouvernement, Michel Barnier a choisi… le congrès national des sapeurs-pompiers de Mâcon. Un lieu de visite évocateur alors que le rouge des finances publiques inquiète le Premier ministre depuis sa prise de fonction. «Jamais un Premier ministre, depuis 60 ans, n’a été contraint de présenter un budget en 15 jours et ce que je trouve, je le dis sans polémique, est extrêmement grave», a ainsi dit le chef du gouvernement samedi 28 septembre, lors de son discours en Saône-et-Loire, deux semaines avant la présentation du budget au Parlement.
Contexte budgétaire compliqué
Le contexte n’est en effet pas porteur. Mercredi 25 septembre, en audition devant la commission des finances, le ministre du Budget Laurent Saint-Martin a indiqué aux députés que le déficit public «risquait de dépasser» les 6 % au lieu des 5,1 % attendus. Vendredi, la dette publique atteignait un nouveau plafond de 3 100 milliards d’euros, soit 112 % du PIB, au deuxième trimestre. Tout cela alors que la France fait l’objet depuis juillet d’une procédure du Conseil européen pour «déficit excessif».
Dans cette avalanche de nouvelles maussades sur le front des finances, Michel Barnier a refusé de «mettre en accusation les collectivités locales», comme avait pu le faire le précédent ministre de l’Economie Bruno Le Maire. Tout en prévenant, dans un entretien accordé vendredi 27 septembre au Journal de Saône-et-Loire, qu’elles participeraient aussi à «partager l’effort de maîtrise de la dépense». «Je trouve une situation beaucoup plus dégradée que ce qui a été dit», a-t-il exposé.
Contribution «exceptionnelle et temporaire»
Maîtrise de la dépense et… hausse des impôts. Une orientation défendue depuis sa nomination à Matignon, qui lui a valu une défiance de la part de ses alliés macronistes, qui en avaient fait un porte-étendard quand ils étaient au pouvoir, et les LR, guère friands de ce levier pour rétablir les finances publiques. Depuis, Michel Barnier répète que l’effort ne portera pas sur les travailleurs. «Je protégerai de toute augmentation fiscale ceux qui sont sur le terrain, qui travaillent, qui produisent.» Et confirmé qu’il ferait «appel, de manière exceptionnelle et temporaire, à ceux qui peuvent contribuer à cet effort». Les entreprises en bonne santé, les plus riches contribuables ? Les pistes sont encore à l’étude.
Entre les lignes, Michel Barnier glisse tout de même quelques tacles à l’équipe gouvernementale précédente : «Je vais tenir, je vais essayer de faire bien, de faire juste. Les Français doivent être respectés et je vais leur dire la vérité.» Façon de dire que ses prédécesseurs ne l’avaient pas fait. «L’effort que nous allons demander sera un effort important, mais c’est l’intérêt national qui compte.»
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