Bandes d’enrubannage déployées sur la sous-préfecture à Autun, sur le bâtiment de la DDT (Direction Départementale des Territoires) à Mâcon, tags sur la chambre d’agriculture… ainsi que des radars bâchés. La Coordination Rurale a multiplié les actions ce week-end en Saône-et-Loire. Avec cette nouvelle étape, les agriculteurs ont remis une pièce dans la machine de la mobilisation qui couve depuis des mois. Elle pourrait d’ailleurs redémarrer à partir du 15 novembre. C’est en tout cas ce que prévoient les Jeunes Agriculteurs et la FNSEA. La Coordination Rurale n’exclut pas, non plus, de retourner battre le pavé. « Il faut arrêter d’assassiner la profession agricole« , c’était le mot d’ordre du week-end, pour Thierry-James Facquer, président de la Coordination Rurale de Saône-et-Loire et de Bourgogne-Franche-Comté.
Il évoque par exemple la « pression administrative » qui pèse sur les agriculteurs. « On est paralysés par des obligations administratives folles« , déplore-t-il. « On est en train de mettre en place un système où seules les très grosses entreprises qui ont des secrétariats, qui ont des juristes, pourront travailler. » Où en est-on aujourd’hui ? « Le sentiment qu’on a, c’est qu’après les mobilisations de l’hiver dernier, il y a des petites mesures qui ont été prises. Mais nous, ce qu’on attendait derrière, c’était un plan structurel, qui change la logique de la politique agricole. Et ça, on ne le voit absolument pas venir. Non seulement on ne le voit pas venir, mais des tas de choses qui nous ont été annoncées ne se traduisent pas dans les faits, voire, se traduisent par l’inverse de ce qu’on nous a dit.«
Cette situation entraînera-t-elle une reprise forte de la mobilisation dans les semaines à venir ? Faut-il s’attendre à un mois de novembre agité ? Pour Thierry-James Facquer, « ça va dépendre des réponses qu’on aura, mais oui, ça me semble assez probable, si il ne se fait rien concrètement sur le terrain, ça me semble assez probable que ça continue, oui.«
La question du loup toujours épineuse
Ce week-end, il y a eu des slogans contre le Mercosur, ce traité de libre-échange entre l’Union Européenne et plusieurs pays d’Amérique du Sud. Des tags aussi contre l’Office français de la biodiversité, et contre le loup. « On n’élève pas des animaux pour nourrir le loup« , pour Thierry James Facquer. « Jusqu’à récemment, les loups qui étaient en Saône-et-Loire étaient des loups en transit, entre les meutes de l’Est et les meutes des Alpes. Maintenant, on a des loups solitaires mais installés à demeure. L’année dernière, on a eu jusqu’à plus de 300 animaux tués par le loup sur l’ensemble de la Saône-et-Loire. Donc il n’y a pas besoin d’avoir de meutes pour avoir des victimes« , explique-t-il.
Une situation notamment due à la structure du paysage. « C’est du en partie au type d’élevage qu’on a chez nous. On est un pays bocager, donc on a des petites parcelles, relativement enclavées dans les bois et les forêts. Pour le loup, c’est le terrain de chasse idéal. » Parmi les bêtes croquées cette année figurent en grande partie des brebis, mais le panel de proies se diversifie. « Au début, c’était essentiellement des moutons, mais maintenant il y a de plus en plus de bovins, et puis des chevaux également« , liste-t-il. Difficile, selon lui, de se protéger efficacement du loup. « Les conditions pour obtenir des tirs de défense se sont encore complexifiées. C’est quasiment impossible aujourd’hui d’arriver à tirer sur un loup.«
Le loup est actuellement inscrit en annexe II de la Convention de Berne, un texte juridique international sur la conservation de la nature. C’est une espèce strictement protégée. La Coordination Rurale milite pour faire sortir le loup de la Convention de Berne. Thierry-James Facquer est clair : « on voudrait que le gouvernement français s’engage pour que la révision de la Convention de Berne arrive très vite.«
Les actions de visibilité menées ce week-end par la Coordination Rurale n’ont pas donné lieu à des dégradations. « Les services de l’État ont procédé au débâchage des bâtiments publics et des radars qui sont de nouveau pleinement fonctionnels. Les services l’État restent par ailleurs ouverts à la discussion et continuent à entretenir le dialogue avec l’ensemble des représentants de la profession agricole. En l’absence de dégradations, un dépôt de plainte n’est, à ce stade, pas envisagé« , indique la préfecture de Saône-et-Loire.
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