Après cinq ans dans les terres australes, elle prend la tête de l’Espace des mondes polaires

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Cinq années passées à vivre au rythme des températures et climats arctiques, au contact d’une nature aux allures irréelles et si belles. C’est ce qu’a vécu Laetitia Thérond, nouvelle responsable culturelle et scientifique de l’Espace des mondes polaires à Prémanon. Elle raconte à Voix du Jura. 

Laetitia Thérond a un grand sourire et un regard rieur, assise dans son nouveau bureau de responsable scientifique et culturelle de l’Espace des mondes polaires. Il n’est pas encore personnalisé, ou très peu. Elle vient d’arriver à Prémanon, le 4 décembre 2023, après avoir passé cinq ans dans l’hémisphère sud. Seule une petite citation est déjà accrochée sur le tableau en liège. 

La force des vrais détours n’est pas d’éloigner, mais d’atteindre au but avec plus d’exactitude

Jean-Louis Étienne, explorateur des mondes polaires

« Oui, j’aime les citations inspirantes comme ça ! Ma citation préférée qui résume vraiment bien ma vie a été prononcée par Jean-Louis Étienne [le premier homme à avoir atteint seul le pôle Nord] : ‘La force des vrais détours n’est pas d’éloigner, mais d’atteindre au but avec plus d’exactitude’ et moi je rêvais quand j’étais petite d’aller dans les espaces polaires », s’enthousiasme Laetitia Thérond.  

En tant que nouvelle responsable culturelle et scientifique de l’Espace des mondes polaires, elle aura pour prérogative la gestion du musée, de son cycle de conférence, des expositions temporaires et de la réception du public.

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« Ma vocation, c’est de préserver le patrimoine polaire français », explique-t-elle soudainement d’un ton plus grave. « Ici, c’est le seul musée en France consacré aux mondes polaires. J’ai envie de continuer de raconter les histoires des explorations polaires. Parce que c’est héroïque, c’est de la fascination, c’est du rêve. »

Les rêves polaires d’une petite fille 

Une mission qui tient à cœur à celle qui est passionnée par les immensités polaires depuis son enfance. Elle le raconte, elle était inspirée par Jean-Louis Étienne, dans l’émission Thalassa, avec son bateau Antarctica : « Et on a sa maquette dans le musée ! » Un musée qu’elle connaît bien, parce qu’elle l’a visité plusieurs fois. « Quand on aime les régions polaires, il n’y en a qu’un en France, alors on vient le voir ! »

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Mais c’est pendant son enfance que s’est forgée sa vocation de chercheuse des pôles. Tous les soirs, dans sa chambre de petite fille, sur sa table de chevet trône un globe terrestre. « Et je le voyais toujours d’en dessous quand j’étais allongée dans mon lit, et ces îles ‘Kerguelen’ résonnaient en moi. Et quand j’ai eu l’opportunité d’y aller, évidemment ça m’a appelé… »

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Les « moments de grâce » de Kerguelen  

C’est ainsi que plus de vingt ans plus tard, en 2018, après des études en archéologie et en histoire de l’art qu’elle met pied à terre sur cet archipel dans les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF). Kerguelen, c’est 300 îles et une surface totale de 7 200 kilomètres carrés, soit un peu près la taille de la Corse, avec une population à l’année d’une centaine d’âmes.

Laetitia Thérond est la nouvelle responsable scientifique et culturelle de l'Espace des mondes polaires à Prémanon (Jura)
Laetitia Thérond est la nouvelle responsable scientifique et culturelle de l’Espace des mondes polaires à Prémanon (Jura) ©DR.

Un territoire surnommé les « Îles de la Désolation » qui s’avère être une parenthèse dorée pour elle. « J’ai peut-être vécu les plus moments de ma vie… Tu te retrouves dans des moments de bonheur absolu, avec une lumière incroyable sur la montagne enneigée avec des manchots qui arrivent à côté de toi… C’est un rêve, en fait ! Des moments de grâce, on en vit plein là-bas ! »

Des recherches scientifiques sur la vie à Kerguelen 

Pendant ces cinq années en terre australe, elle mène des recherches archéologiques, gère le patrimoine historique, numérise les archives, fouille des sites et met au jour des vestiges de navires de la fin de l’époque moderne et de l’ère contemporaine.  

« Mon objectif, c’était de faire une carte archéologique. J’ai parcouru un millier de kilomètres à travers l’île pour trouver des sites archéologiques à partir des récits de focquiers. On a trouvé de nombreux nouveaux sites inexplorés en cinq ans. »

Les petites filles ont droit de rêver aux mondes polaires et d’y aller

Laetitia Thérond, responsable scientifique et culturelle à l’Espace des mondes polaires 

« L’intérêt scientifique, continue Laetitia Thérond, est d’enrichir nos connaissances sur la fréquentation de l’archipel et d’étudier les modes de vie des focquiers, ainsi que l’introduction des espèces, entre autres. On a pu observer comme les espèces introduites se développent avec le réchauffement climatique. »

Les exploratrices, enfin dans la lumière

Dans l’univers de l’exploration polaire, les femmes sont moins connues que leurs confrères masculins. Pourtant, il y en a, rappelle Laetitia Thérond : « Souvent quand une exploratrice partait dans les mondes polaires, elle était liée à un homme. Mais maintenant, il y a des missions 100 % féminines. La glaciologue Heïdi Sevestre avait fait une mission sur le Svalbard avec seulement des femmes, et le plus décarboné possible pour aller chercher des échantillons sur un glacier. » 

Laetitia Thérond est fière de pouvoir maintenant transmettre sa passion à l'Espace des mondes polaires.
Laetitia Thérond est fière de pouvoir maintenant transmettre sa passion à l’Espace des mondes polaires. ©Valentin Machard

D’autres noms, moins célèbres, ont aussi marqué l’exploration polaire comme Déborah Pardo ou Ann Bancroft.  

Transmettre la passion des mondes polaires 

Après avoir justement passé des années dans l’hémisphère sud, il est temps pour elle, juge-t-elle, de transmettre sa passion. C’est aussi ce qu’elle considère comme sa mission à l’Espace des mondes polaires.

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« Les explorateurs des mondes polaires doivent être des sources d’inspiration et il faut faire connaître ces régions, et l’Espace des mondes polaires est le meilleur outil pour ça. Et transmettre ça aux enfants, c’est ce qui a du sens. La persévérance, c’est Paul-Émile Victor. »   

Donner envie à une petite fille de partir à l’exploration et à la préservation de ces immensités polaires, telle est la nouvelle mission de Laetitia Thérond. « Les petites filles ont droit de rêver aux mondes polaires et d’y aller. »

Laetitia Thérond tiendra une conférence le 11 janvier 2024 à 19 h à l’Espace des mondes polaires sur « L’histoire des archipels Crozet et Kerguelen ». Des récits d’expéditions aux recherches de vestiges dans le Subantarctique, Laëtitia Thérond retrace l’histoire de ces îles de l’Océan indien, autrefois appelées « Îles de la Désolation « , aujourd’hui patrimoine mondial de l’UNESCO et sentinelles pour l’environnement et pour la Science. Durée : 1 h 30. Tarif : adulte : 9,50 € / Enfant 2-17 ans : 5,50 €.

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