À Pont-Scorff, les Terres de Nataé offrent un nouveau refuge aux macaques de laboratoires

Le sanctuaire animalier de Pont-Scorff, baptisé les Terres de Nataé en hommage à la déesse celte symbolisant la nature, continue son engagement en faveur de la préservation des espèces. En partenariat avec l’association Graal (Groupement de réflexion et d’action pour l’animal), le parc a dévoilé, mercredi 24 avril, devant le public et des élus, une nouvelle volière destinée à abriter dix macaques crabiers. Un projet à 270 000 €, soutenu financièrement par l’entreprise bretonne Atlantic Nature.

« Malgré leur présence sur la liste rouge des espèces menacées dressée par l’Union internationale pour la conservation de la nature, ces singes continuent d’être utilisés à des fins d’expérimentations animales », déplore Sébastien Musset, président fondateur des Terres de Nataé.

La volière, vaste et sauvage, évoquant des mangroves, comporte également un espace intérieur où les macaques peuvent se retirer et s’éloigner du regard des visiteurs. Le bien-être et le respect des animaux sont des valeurs centrales. Pour Sébastien Musset, « il s’agit de donner de l’humanité, de l’attention et de permettre le sauvetage de ces animaux habituellement promis à l’euthanasie ».

Un projet commun

En 2022, grâce à la collaboration entre les Terres de Nataé et l’association Graal, quatre premiers primates ont trouvé refuge à Pont-Scorff. Depuis sa création en 2005, l’association permet la réhabilitation d’animaux de laboratoire. Près de 6 000 individus, de toutes espèces confondues, ont été sauvés par l’organisme.

Brigitte Leblanc, vétérinaire dans l’association, déclare qu’elle, qui n’est pas particulièrement favorable à l’expérimentation animale, considère comme « essentiel d’offrir une retraite à ces animaux de laboratoire ». Dans le même esprit, le président fondateur des Terres de Nataé exprime sa satisfaction à travailler en étroite collaboration avec des laboratoires volontaires. Il souligne : « Tant que l’expérimentation animale perdurera dans sa forme actuelle, il est indispensable d’encourager ce type de partenariat ».

Depuis 2022, neuf macaques ont été réhabilités dans le parc. Les six mâles et quatre femelles, tous stérilisés, sont actuellement séparés et feront connaissance progressivement dans la volière, afin de ne pas perturber leur adaptation. Une fois de plus, l’accent est mis sur le bien-être animal.

Une ambition plus grande

Dans un discours empreint d’émotion, prononcé devant le public, Brigitte Leblanc exprime sa joie à l’occasion de l’inauguration de la volière. Cet achèvement marque pour elle le début d’une nouvelle perspective et d’ambition plus grande.

Dans une même complicité, alors que ses équipes de soigneurs et d’animateurs observent, Sébastien Musset se fait l’écho des aspirations partagées entre les Terres de Nataé et l’association Graal. « Nous rêvons d’accueillir une trentaine de macaques crabiers dans une volière encore plus spacieuse et propice à leur liberté », déclare-t-il. Une ambition que les élus ont bien entendue.