Vidéo. « Un petit village, mais avec plein de projets » : immersion dans ces bourgades de moins de 100 habitants en Lot-et-Garonne

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Entre les séchoirs à tabac et la Garonne qui vient lécher la plaine, Jusix est une enclave lot-et-garonnaise. La Gironde est à un kilomètre et ses habitants vont naturellement vers elle. De 123 âmes en 2015, Jusix est passée à 96 en 2021, sur les 7,5 km² de la commune. Dans les chiffres, cela équivaut à une baisse annuelle de 4 % de sa population sur la période.

« Certains ont été surpris par les dernières…

Entre les séchoirs à tabac et la Garonne qui vient lécher la plaine, Jusix est une enclave lot-et-garonnaise. La Gironde est à un kilomètre et ses habitants vont naturellement vers elle. De 123 âmes en 2015, Jusix est passée à 96 en 2021, sur les 7,5 km² de la commune. Dans les chiffres, cela équivaut à une baisse annuelle de 4 % de sa population sur la période.

« Certains ont été surpris par les dernières inondations de février 2021 », analyse Cathy Bonaita, qui évalue cette perte à un ou deux foyers, « pas plus ». C’est par amour pour Patrick, qu’il y a trente ans, la conseillère municipale a déménagé à Jusix, au milieu de terres labourées. De son balcon, la secrétaire-comptable contemple à 180 degrés les quelques voitures circuler, et de temps à un autre, une biche courir.

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Volonté politique

Des bâtisses comme celle du couple, il ne s’en construit plus, car le secteur est situé en zones inondables. « C’est une volonté politique générale de ne plus faire venir les gens ici », croient savoir les Bonaita, qui se sont faits aux caprices de Garonne. « À part le curé et l’instituteur, tout le monde était agriculteur. Mais le nombre d’exploitations a chuté », souffle Patrick, 65 ans.

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Cet été, « Sud Ouest » donne la parole à ceux qui ont été bercés ou malmenés par Garonne. Depuis son installation à Jusix en 2010, Laurent Capelle a appris à vivre avec le fleuve. Désormais maire de la commune, il entend mettre en avant son histoire en recréant le bac qui reliait son village et Meilhan-sur-Garonne au XIXe siècle

Le céréalier n’a plus de doutes : ses terres ne seront pas reprises par ses enfants qui, eux, préfèrent pour l’heure la vie urbaine : des études de droit pour l’un à Bordeaux, l’enseignement en région parisienne pour l’autre. « Moi, partir dans une grande ville ? Jamais ! Je suis né ici même dans ce salon et j’espère bien y mourir… enfin s’il y a encore de la place au cimetière », lance, avec malice, le sexagénaire, retardant l’échéance le plus possible.

Les époux ne renoncent pas pour autant à leur vie sociale et sortent au restaurant ou « voir des spectacles ». Ils se plaisent quand même à retrouver leur coin de tranquillité après le « fracas » de la ville. « Tant qu’on conduit, on peut se déplacer en voiture. »

Baptiste Arrivet, 27 ans, heureux de sa vie rurale.
Baptiste Arrivet, 27 ans, heureux de sa vie rurale.

carine caussieu

Et elle est nécessaire pour rejoindre le bourg. Encerclé de quelques demeures, il est constitué d’une église, d’une « salle de jeunes », et d’un groupe scolaire, voué à la fermeture à la rentrée 2024. Une catastrophe annoncée qui concerne pourtant « seulement » cinq enfants du cru. Leurs parents ne déménageraient pas, selon l’équipe du maire Laurent Capelle, qui se démène pour maintenir le tissu social en organisant des soirées sous le préau de l’école.

La question de choisir Marmande, moins accessible à la propriété, ne s’est même pas posée

Elles suffisent à contenter les quelques jeunes de la zone, à l’image de Baptiste Arrivet, revenu en terres connues, il y a plus d’un an, pour reprendre la pépinière, fondée par son arrière-grand-père. Il a même entraîné sa compagne dans l’aventure rurale, en rachetant les parts de la maison familiale. « La question de choisir Marmande, moins accessible à la propriété, ne s’est même pas posée », expose le jeune homme de 27 ans.

Tout n’est pas non plus un long fleuve tranquille à Jusix. Le village pourrait accuser un nouveau départ : celui de François, un plombier venu de Virazeil, qui compte quitter les berges de Garonne à sa retraite dans un an et demi. « J’aime la campagne, mais là, quand même, je suis trop isolé », note celui qui voguera vers Bordeaux.

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