30 ANS DU GRAND CHALON – Derrière cette histoire intercommunale, c’est aussi la volonté de quelques-uns … la parole à Roger Leborne

, 30 ANS DU GRAND CHALON – Derrière cette histoire intercommunale, c’est aussi la volonté de quelques-uns … la parole à Roger Leborne
, 30 ANS DU GRAND CHALON – Derrière cette histoire intercommunale, c’est aussi la volonté de quelques-uns … la parole à Roger Leborne

Malgré ses 82 ans, Roger Leborne est intarissable sur le sujet. Lui qui aura été professeur de physique, conseiller général, maire de Saint-Marcel mais aussi député de Saône et Loire, il est le principal artisan de la création du désormais Grand Chalon. Il s’est livré auprès d’info-chalon.com.

“Parce qu’un homme sans mémoire est un homme sans vie, un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir” disait si bien le Maréchal Foch et lorsqu’on évoque le Grand Chalon, qui fêtera son 30e anniversaire, quoi de plus naturel que de donner la parole à celui qui donna son énergie pour sa création. Roger Leborne, malgré son 82e anniversaire et quelques soucis de santé qu’il traîne depuis des années, est celui, qui plus tôt que tous les autres, a compris que les communes de la première couronne de Chalon sur Saône et la ville centre devaient jouer collectivement pour espérer répondre à l’ensemble des enjeux du territoire.

Fils d’un paveur Dijonnais et né à Dijon, rien ne prédestinait Roger Leborne à s’installer à Saint-Marcel, bien au contraire. Frère et soeur ont tous bénéficié de l’ascenseur républicain permettant à chacun d’avoir une assise sociale supérieure à la génération précédente. A l’âge de 15 ans, Roger Leborne fait son entrée à l’Ecole Normale de Dijon pour terminer sa carrière en qualité de professeur de physique au lycée Nièpce. Ce n’est qu’à la fin des années 60 qu’il achète « un petit lopin de terre de 700 m2 à Saint-Marcel alors que les copains me parlaient de la vallée des Vaux, mais déjà à l’époque je n’en avais pas les moyens » assure Roger avec son sourire plein de malice. 

Son entrée en politique, elle se fait sous l’angle syndical avec bien sûr, une adhésion au sein du SNES. Une étape qui déterminera tout la reste de sa carrière. 

« Quand j’ai acheté mon bout de terrain, les maraîchers de Saint-Marcel enjambaient la clôture pour voir ce que j’avais pu semer »

Roger Leborne se remémore avec un certain amusement ses premières années à Saint-Marcel, avec son premier potager. « Mais qu’est ce que le prof pouvait bien faire là ? Certains venaient vérifier ce que je pouvais bien semer » s’amuse l’ancien maire de Saint-Marcel. L’action syndicale le pousse inéxorablement vers l’engagement politique avec son adhésion au sein de la section socialiste de Chalon Sud. Candidat en 1977 aux élections municipales de Saint-Marcel, « sur une terre marquée historiquement à droite », il rentre au conseil, et trois élus sur les 23 forment son petit groupe municipal, tout en se rappelant ses longs échanges pleins de sympathie avec Anne-Marie Ligier par exemple.

Et puis les combats politiques s’accumulent. En 1979, c’est au tour des élections cantonales, contre une pointure, à savoir André Jarrot, élu depuis 1967 sur le canton. Contre toute attente, Roger Leborne, soutenu par Claude Souchon, maire de Saint-Rémy mais aussi André Billardon, décroche la victoire « avec 20 voix d’avance ».  Un petit séisme politique en Saône et Loire surtout face à André Jarrot. 

Arrive la vague rose du début des années 80, et la carrière politique de Roger Leborne va se graver dans le marbre.  Suppléant aux législatives aux côtés d’André Lotte, Roger Leborne se rappelle « ce coup de fil du 28 septembre 1984. J’étais en retard, avec tout un tas de copies à corriger pour le lendemain. On m’annonçait que je devenais député de la République suite au décès soudain d’andré alors qu’il était en pleine réunion de section. J’ai fini de corriger mes copies et j’ai donné ma démission le temps du mandat ». 

Un mandat qui aura été de courte durée (1 an et 6 mois) puisque avec la dissolution de l’assemblée nationale, « Pierre Joxe m’a appelé pour me dire qu’il avait l’intention d’être candidat sur la circonscription ». 

Le SIVOM ACCORD à l’origine du Grand Chalon

Roger Leborne, élu  maire de Saint-Marcel en 1989, s’installe durablement dans le fauteuil municipal, jusqu’en 2006, où la maladie l’oblige à s’éloigner et à préparer la succession à la tête de la mairie. Président du SIVOM ACCORD qui réunissait toutes les communes (de gauche) de la première couronne sauf Crissey, Roger Leborne a anticipé les bouleversements que le territoire chalonnais connaissait. « La question du ramassage scolaire était devenue centrale. Il fallait travailler avec la ville de Chalon pour mettre en place des politiques publiques partagées ».  Il se rappelle encore cette première réunion dans le bureau de Dominique Perben, qui avait remporté Chalon en 1983 après 18 années de gestion socialiste par Roger Lagrange. 

« On était une délégation du SIVOM, dans son bureau de l’hôtel de ville. On n’a même pas eu l’occasion de s’assoir dans le bureau. On est resté dans l’entrée. Quant au café ? On aurait eu trop peur de l’arsenic ! » s’amuse avec le recul Roger Leborne, qui éprouve désormais une réelle sympathie pour l’ancien ministre et maire de Chalon. « On avait instauré des séances de travail. Toutes les semaines, une séance de 1H30, une fois chez l’un, une fois chez l’autre. La première fois que Dominique Perben est arrivé à la mairie de Saint-Marcel, son arrivée a fait le tour de la commune, avec son chauffeur et sa DS noire ! ».  Une situation qui venait contredire le travail discret que les deux hommes entendaient mener en vue de la construction du futur Grand Chalon. « On a préféré finalement que je vienne en 2CV à la mairie de Chalon, c’était bien plus discret ». 

A partir de là, les bases de l’intercommunalité sont jetées et  Chalon Val de Bourgogne va naître au début de l’année 1994 avec les premières 17 communes. Au fil des ans, les communes vont s’ajouter jusqu’en 2017, pour désormais former le Grand Chalon avec 51 communes, avec des compétences toujours nombreuses. 

« Le grand Chalon fonctionne pas trop mal ! »

Roger Leborne est un fervent défenseur de la cause intercommunale. « Les communes seraient incapables de faire ce qu’elles ont à faire sans l’intervention de l’intercommunalité. Il fonctionne pas trop mal. Sébastien Martin sait faire, il sait bien ménager la chèvre et le chou. Il sait être diplomate et c’est indispensable dans la vie d’une intercommunalité ». 

Laurent Guillaumé

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