Découverte exceptionnelle en Bourgogne de plus 4300 artefacts sur un site préhistorique de l’âge de glace

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C’est un petit miracle que ces vestiges soient arrivés jusqu’à nous, tant la zone de fouilles est encerclée par les constructions modernes. D’un côté l’A6 et une bretelle d’insertion, de l’autre une petite zone industrielle, au milieu, un terrain de jeu de plus 6 000 m2 dans lequel les archéologues de l’Institut national de recherches archéologiques préventives (Inrap) ont creusé et cherché le moindre indice. Sous 40 à 50 centimètres de terre et dans un cercle circonscrit de 40 mètres carrés, ils ont découvert des nucléus, des lames de silex (de quelques millimètres pour les plus simples à une vingtaine de centimètres pour les plus importants) et des galets.

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« 4 300 objets ça peut paraître beaucoup mais c’est le travail d’un ou deux jours ».

« Ces vestiges peuvent paraître nombreux mais en réalité, pour ces grands tailleurs, cela ne représente que quelques jours de travail », explique Jean-Baptiste Lajoux, responsable scientifique du site. Les premières interprétations faites par l’équipe scientifique montrent que le site n’a servi de campement aux chasseurs que pour deux à trois jours. Une simple halte pour tailler de nouvelles lames et se reposer avant de poursuivre leur route. « Les activités sur place sont spécialisées. Il y a un objectif bien particulier, l’équipement, la création et la réparation de lames », poursuit Jean-Baptiste Lajoux. Les vestiges retrouvés sont uniquement lithiques, il n’y a aucune trace de mobilier ni de restes osseux, ce qui tend à confirmer l’idée d’un campement temporaire. Le site est aussi unique car il est, à ce jour, le premier à l’air libre. En effet tous les sites solutréens recensés le sont dans des grottes ou enfuis.

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Fouille en cours du niveau solutréen sur le site de Fragnes-la-Loyère en Saône-et-Loire © Gaëlle Pertuisot, Inrap

Les galets servaient à frapper et concasser mais aussi à chauffer les habitations et les repas.

Les galets retrouvés autour de la zone de taille (extraits de la Saône située à quelques kilomètres du site) servaient à délimiter l’atelier de travail et cercler le feu. Ils laissent à leur tour de précieux indices sur les habitudes et le mode de vie de ces populations. Ces grandes pierres remplissaient plusieurs fonctions : elles servaient à frapper ou concasser, délimiter la zone de feu mais également à chauffer les repas ou les habitations. Plongés dans les flammes et chauffés à blanc, les galets pouvaient être immergés dans l’eau pour la porter à ébullition et ainsi servir à la cuisine. Dans les logements, ils étaient utilisés comme dans un sauna : l’eau versée sur les pierres chaudes passe à l’état de vapeur et réchauffe le lieu.

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Artefacts retrouvés sur le site de Fragnes-la-Loyère lors des fouilles, exposés au musée de la Préhistoire de Solutré. ©Connaissance des Arts / Alexandre Dars

Les Solutréens de la feuille de laurier à la feuille de saule

La culture solutréenne tire son nom de la grande Roche de Solutré, lieu où les premiers vestiges de cette culture ont été découverts. Les préhistoriens datent son émergence en France et dans la péninsule ibérique au Paléolithique ancien (22 000, 24 000 avant notre ère). Elle se distingue notamment par une taille de la pierre très précise. Certaines pointes, dites « en feuilles de laurier », atteignent jusqu’à 35 cm de longueur. La phase finale est définie par de longues lames plus étroites, dites « en feuilles de saule », et par des pointes à cran. Leur art ne se limite pas à la taille des pierres, ils ornent également leurs vêtements de colliers, de parures et de perles conçues avec des os. Il y a chez les Solutréens une recherche d’efficacité et d’esthétisme dans leurs confections.

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Outils solutréens exposés au musée de la Préhistoire de Solutré ©Alexandre Dars

« Le plus grand froid qu’homo sapiens ait connu »

Durant cette période du Paléolithique ancien, l’Europe traverse une grande période glaciaire, la glace du pôle fige tout le nord du continent. Une grande partie de la France, où l’Homme est déjà installé, voit sa faune et sa flore changer, les arbres disparaissent peu à peu et les animaux du grand froid descendent progressivement dans ces grandes plaines gelées. « Le plus grand froid qu’homo sapiens ait connu. Les températures sont très basses. Les paysages ressemblent à de grandes steppes ». En Saône-et-Loire, les glaciers alpins et jurassiens s’étendent, créant à leurs bases d’immenses lacs.


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